EDF : la réorganisation, un chantier complexe avec le nucléaire en son cœur

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Par Julien MIVIELLE - Paris (AFP)
Publié le 15 avril 2019 - 19:51
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Le président d'EDF Jean-Bernard Lévy, le 1er mars 2019 à Charleville-Mézières
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© FRANCOIS NASCIMBENI / AFP/Archives
Le président d'EDF Jean-Bernard Lévy, le 1er mars 2019 à Charleville-Mézières
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Le chantier complexe de la réorganisation d'EDF, qui devrait faire l'objet d'un point d'étape en conseil d'administration fin mai, a été lancé l'an dernier par le président Emmanuel Macron afin de sanctuariser l'activité nucléaire du groupe. Voici les principaux enjeux.

Pourquoi réorganiser l'entreprise?

L'Etat, qui est actionnaire à près de 84% de l'entreprise, a demandé l'an dernier à sa direction de proposer "les évolutions du groupe qui permettent de faire face aux défis auxquels l'entreprise est confrontée dans le nucléaire, les énergies renouvelables, les services énergétiques et les réseaux".

Les activités d'EDF sont aujourd'hui de natures différentes.

D'une part, le nucléaire suppose des investissements lourds avec un horizon de très long terme: une centrale peut fonctionner 60 ans, avant d'être démantelée pendant encore plusieurs années. D'un autre côté, EDF mène de nombreuses autres activités (renouvelables, services, réseaux...) sur un horizon beaucoup plus court.

Le gouvernement veut notamment assurer la capacité du groupe, lourdement endetté (33,4 milliards d'euros à fin 2018) à assurer ses investissements dans le nucléaire au moment où EDF rénove son parc pour prolonger sa vie.

La question cruciale est aussi celle du coût d'un éventuel renouvellement du parc nucléaire après 2021: même si de nouveaux EPR doivent coûter moins chez que celui de Flamanville (10,9 milliards d'euros à ce jour), cela représenterait un investissement majeur qui devrait s'appuyer sur des subventions.

Autre question pour l'activité nucléaire: comment garantir à EDF des revenus stables, à l'abri de l'évolution des prix de gros de l'électricité sur le marché. L'Etat veut une "nouvelle régulation du parc nucléaire existant". Le mécanisme actuel, très critiqué par EDF, qui juge le tarif pas assez élevé et trop favorable à ses concurrents, prend fin en 2025.

Quels sont les scénarios?

Alors que les syndicats craignent un "démantèlement", le gouvernement a écarté le scénario d'une scission pure et simple.

"Les propositions d'évolution devront impérativement préserver l'intégrité du groupe et permettre de dédier les moyens et financements adéquats pour chaque activité", a posé l'Elysée.

Le ministre de la Transition écologique et solidaire, Françoise de Rugy, a évoqué une réorganisation possible avec une "société mère" et des filiales: "le débat est de savoir quels actifs nous mettons dans telle ou telle structure pour être efficace dans la durée".

Le nucléaire pourrait ainsi avoir une place à part pour le sanctuariser et le protéger des soubresauts des marchés.

L'Etat s'est dit prêt a une renationalisation totale ou partielle: l'exécutif a indiqué l'an dernier avoir engagé une "réflexion sur le renforcement de sa participation au capital de l'entreprise en lien avec les enjeux et risques particuliers de l'activité nucléaire".

L'Etat décidera "courant 2019" d'une possible montée au capital, selon le Premier ministre Edouard Philippe.

Quelles sont les étapes?

Le chantier a été lancé officiellement fin novembre 2018, lorsque le président Emmanuel Macron a présenté les grandes lignes de la future programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE).

Le comité de la stratégie du conseil d'administration d'EDF devrait faire un point d'étape le 28 mai avant une présentation le 7 juin à des cadres supérieurs d'EDF puis le 20 juin aux syndicats.

Mais les décisions ne seront toutefois pas encore prises à ce stade. "Le processus avance formellement", explique une source proche du dossier.

Le PDG d'EDF Jean-Bernard Lévy, dont le mandat va être reconduit, a jusqu'à la fin de l'année pour formuler ses propositions.

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