Formation et assurance chômage : Matignon prend le relais de la concertation

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Par AFP
Publié le 17 octobre 2017 - 06:37
Mis à jour le 18 octobre 2017 - 01:45
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Jean-Michel Blanquer et Muriel Penicaud, à l'Elsée le 11 octobre 2017, vont rencontrer les partenair
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© LUDOVIC MARIN / AFP/Archives
Jean-Michel Blanquer et Muriel Penicaud, à l'Elsée le 11 octobre 2017, vont rencontrer les partenaires sociaux speak as they leave the Elysee Presidential Palace after the weekly c
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Le gouvernement a précisé mardi le calendrier et la méthode de ses nouvelles réformes sociales: une négociation pour la formation professionnelle, une réunion multilatérale pour le chantier périlleux de l'assurance chômage et une concertation pour l'apprentissage.

Après l'Elysée la semaine dernière, Matignon a pris le relais et reçoit les partenaires sociaux jusqu'à jeudi.

Le Premier ministre Edouard Philippe s'exprimera "dans les jours qui suivront", "à l'oral ou à l'écrit", pour fixer "une feuille de route méthodologique" de la suite des concertations, notamment le calendrier, a-t-on précisé à l'hôtel Matignon.

Mais déjà, les partenaires sociaux en savent un peu plus.

L'exécutif s'est engagé auprès d'eux à laisser syndicats et patronat négocier entre eux sur la formation professionnelle, alors que certains syndicats critiquaient la méthode utilisée pour les ordonnances, qui n'avait donné lieu cet été qu'à une série de rencontres bilatérales.

Un "geste" à relativiser, car la loi impose à l'Etat de proposer aux partenaires sociaux de négocier sur ce sujet.

Matignon a également entendu la demande de la CFDT, qui souhaite une première réunion multilatérale, entre le gouvernement et les partenaires sociaux, pour l'assurance chômage, et pas uniquement des réunions bilatérales.

Laurent Berger, le patron de la centrale, est ainsi ressorti satisfait, jugeant "intéressants" à la fois le calendrier, la méthode et "la façon dont sont abordés un certain nombre de sujets". Une satisfaction partagée par Philippe Louis (CFTC).

"Nous, on croit ce qu'on voit. On attend de voir comment ça va se passer", a de son côté réagi, prudent, Philippe Martinez (CGT).

Jean-Claude Mailly, son homologue de FO, a précisé que la concertation sur l'apprentissage démarrerait dès "fin octobre". Puis "la première semaine de novembre", le gouvernement donnera un document d'orientation sur la formation professionnelle, à l'élaboration duquel seront associées les régions.

Etaient aussi présents à Matignon la ministre du Travail Muriel Pénicaud et le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer, partie prenante notamment sur l'apprentissage, le volet le plus consensuel de ces réformes,

A compter de vendredi, les consultations se poursuivront au ministère du Travail.

- 'Politique libérale' -

Doivent encore être reçues mercredi et jeudi la CFE-CGC, l'Unsa, mais aussi la CPME, l'U2P ou encore la FNSEA, ainsi que les régions.

Ce ballet se télescopera jeudi avec une manifestation à l'appel de la CGT et de Solidaires, la troisième depuis la rentrée contre la réforme du droit du travail.

"Pour nous, les ordonnances travail sont toujours au premier plan", a expliqué Eric Beynel (Solidaires), qui dit ne pas se faire "d'illusions" sur la réforme qui va s'inscrire dans une logique de "politique libérale".

Le gouvernement veut aboutir à un projet de loi déposé en avril et adopté l'été prochain.

C'est la réforme de l'assurance chômage qui cristallise le plus de craintes. Emmanuel Macron a promis d'ouvrir le régime sous conditions aux démissionnaires - il est déjà possible de le faire dans certains cas - et aux indépendants.

Pour les démissionnaires, le président de la République a fixé dimanche un nouveau critère, le fait d'avoir "un projet". Ce droit à indemnisation serait utilisable tous les "5, 6, 7 ans".

Les syndicats craignent toutefois que cette ouverture n'entraîne une baisse des droits pour l'ensemble des allocataires, mais l'exécutif se veut rassurant. "Le Premier ministre m'a confirmé ce qu'a dit le président de la République la semaine dernière: il n'y a pas de diminution de droits à indemnisation des demandeurs d'emploi", a assuré M. Mailly.

En contrepartie des nouveaux droits, les contrôles visant les chômeurs doivent être "renforcés", a prévenu Emmanuel Macron, expliquant viser les "multirécidivistes du refus".

Le patron du Medef, Pierre Gattaz, qui juge capitale la question du contrôle, a évoqué mardi un "contrôle journalier" avant de préciser qu'il pourrait être "hebdomadaire" ou "mensuel".

Autre sujet scruté de près par le patronat: l'instauration d'un "bonus-malus" qui pénaliserait les entreprises ayant trop recours aux contrats courts, comme le secteur de l'hôtellerie-restauration.

Une idée poussée par FO, mais que M. Gattaz a qualifiée mardi d'"absurdité". "La surtaxation imposée en 2013 n'a pas fonctionné", a-t-il dit en sortant de Matignon.

La CGT rejette l'idée d'un "bonus", estimant que les entreprises bénéficient "déjà de beaucoup d'aides", a prévenu M. Martinez.

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