L'Etat veut donner un coup de pouce aux infrastructures de transports

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Par Jean LIOU - Paris (AFP)
Publié le 11 septembre 2018 - 21:46
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Le gouvernement a précisé mardi ses ambitions pour les infrastructures de transports, avec une augmentation de 46% des dépenses sur le quinquennat et un accent mis sur l'entretien des réseaux existant
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© RAYMOND ROIG / AFP/Archives
Le gouvernement a précisé mardi ses ambitions pour les infrastructures de transports, avec une augmentation de 46% des dépenses sur le quinquennat et un accent mis sur l'entretien
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Le gouvernement a précisé mardi ses ambitions pour les infrastructures de transports, avec une augmentation de 46% des dépenses sur le quinquennat et un accent mis sur l'entretien des réseaux existants, le désenclavement des villes moyennes et les trains Intercités.

L'enveloppe proposée atteint 13,4 milliards d'euros sur la période 2018-22, contre 9,2 milliards dépensés en 2013-17. Dans le détail, 51% iront au rail (sans compter les budgets de régénération du réseau), 38% à la route, 6% au fluvial et aux ports, et 5% aux autres modes.

L'Etat dépenserait ensuite 14,3 milliards d'euros sur la période 2023-27, ce qui permet d'annoncer des programmes sur dix ans.

L'idée du gouvernement est d'arrêter une programmation chiffrée des investissements qui sera intégrée à la future loi d'orientation des mobilités (LOM), laquelle doit être présentée en octobre avant un passage l'an prochain devant le Parlement.

"Le gouvernement s'engage dans une démarche inédite: sortir des impasses du passé en définissant une trajectoire claire, priorisée et financée pour nos investissements", a déclaré la ministre des Transports Elisabeth Borne, qui présentait ses arbitrages au Conseil d'orientation des infrastructures (COI).

Elle se donne pour objectif premier l'entretien des réseaux existants: le rail, financé à part, mais aussi les routes --en donnant la priorité aux ouvrages d'art-- et les voies d'eau.

La désaturation des grands noeuds ferroviaires dans les métropoles est un autre axe important, avec une enveloppe de 2,6 milliards sur dix ans (dont la moitié doit venir du budget de l'Etat). "L'objectif doit être ambitieux", insiste le ministère: "doubler la part modale du transport ferroviaire dans les déplacements du quotidien autour des grands pôles urbains."

Côté routes, un plan de désenclavement des villes moyennes et des territoires ruraux doit permettre d'améliorer une vingtaine d'axes, avec une enveloppe de 1 milliard sur dix ans. Sans forcément construire des 2x2 voies partout, il s'agit surtout de déniveler des carrefours, de dévier des bourgs, de rectifier des courbes ou d'aménager des créneaux de dépassement, explique-t-on au ministère.

- Des ressources à trouver -

Pour les marchandises, on prévoit aussi d'affecter sur dix ans 2,3 milliards afin d'aider le fret ferroviaire et de développer les ports.

Enfin, le gouvernement entend dépenser 1,2 milliard d'euros sur dix ans dans les mobilités propres: aide aux transports en commun, encouragement du vélo, accompagnement des innovations...

Toujours côté dépenses, l'Etat doit aussi rembourser sur le quinquennat 1,6 milliard d'euros pour les lignes à grande vitesse inaugurées l'année dernière. Il va aussi apporter 1,7 milliard aux trains d'équilibre du territoire (TET, ex-Corail), en mettant l'accent sur la rénovation de Paris-Limoges-Toulouse et de Paris-Clermont, matériel neuf à la clef.

Quant aux contrats Etat-région, leur montant doit augmenter de 25% par rapport au quinquennat précédent.

Le budget proposé par le gouvernement est inférieur au scénario médian préconisé cet hiver par le COI --une commission composée d'experts et d'élus-- pour "coller" aux priorités avancées par Emmanuel Macron, qui était chiffré à 14,6 milliards.

Mais il doit selon le ministère permettre de lancer --timidement-- quelques grands chantiers, comme l'envisageait ce scénario.

Parmi les principaux projets, on cite la ligne à grande vitesse Bordeaux-Toulouse et les lignes nouvelles Paris-Normandie, Marseille-Nice ou Montpellier-Perpignan.

S'ajoutent la participation française au futur tunnel du Lyon-Turin -- si le gouvernement italien ne jette pas l'éponge-- et le Canal Seine-Nord, que le COI n'avait pas pris en compte dans ses prévisions.

Pour arrêter définitivement la liste des projets retenus et le calendrier de leur réalisation, Elisabeth Borne doit s'entretenir prochainement avec les présidents de toutes les régions.

Côtés financement, l'enveloppe allouée aux infrastructures de transports augmentera de 300 millions d'euros l'an prochain, venus du budget général.

A partir de 2020, le gouvernement devra trouver 500 millions par an de ressources nouvelles. Les arbitrages n'ont pas encore été annoncés.

Le COI a proposé plusieurs solutions, comme l'augmentation de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE), une vignette pour les poids lourds, une réforme du calcul de la "ristourne" accordée sur le gazole aux professionnels, la mise à péage de voies express ou de certains ouvrages d'art, l'instauration de péages urbains, l'adoption de taxes immobilières locales ou la taxation "souhaitable" des livraisons à domicile.

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