L'Ordre des médecins prend ses distances avec l'homéopathie

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Par AFP - Paris
Publié le 19 juin 2018 - 15:49
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L'Ordre des médecins prend ses distances avec l'homéopathie
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L'Ordre des médecins prend ses distances avec l'homéopathie
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L'Ordre des médecins a publié mardi une "mise au point" sur l'homéopathie, qu'il a rangée dans les pratiques "non éprouvées" par la science, et qu'il ne reconnaît pas comme spécialité.

"L'utilisation médiatique des termes de 'médecines alternatives et complémentaires', concernant notamment l'homéopathie, entretient une ambiguïté qui est source de confusion", a estimé le Conseil national de l'Ordre, autorité disciplinaire.

Un débat sur l'homéopathie agite la communauté médicale depuis la publication mi-mars dans Le Figaro d'une tribune de 124 médecins contre cette pratique qu'ils rangeaient parmi les "disciplines ésotériques". Ils plaidaient pour l'arrêt du remboursement par la Sécurité sociale, comme chez la plupart des voisins de la France.

Samedi, le quotidien Libération a relancé ce qu'il appelait lui-même une "guéguerre", en publiant un dossier plutôt favorable à l'homéopathie.

Sans prendre position sur la question du remboursement, l'Ordre dit clairement que l'homéopathie ne doit jamais être le premier remède proposé.

"Tout médecin doit exercer la médecine conformément aux données acquises de la science, tant dans l'élaboration du diagnostic que dans la proposition d'un traitement", a-t-il écrit.

"Le Conseil national réaffirme, en conséquence, que la prise en charge médicale d'un patient doit être conforme aux exigences de qualité et de sécurité des soins, voire de leur urgence. Le traitement préconisé par un médecin ne peut, en aucun cas, être alternatif aux données acquises de la science et à l'état de l'art", a-t-il ajouté.

L'Ordre laisse cependant une place à l'homéopathie. Selon lui, un traitement "peut comporter une prescription adjuvante ou complémentaire, médicamenteuse ou autre, que le médecin apprécie en conscience dans chaque situation, après avoir délivré au patient une information loyale, claire et appropriée".

Mais "le code de la santé publique relatif à la déontologie médicale interdit de présenter comme salutaires et sans danger des prises en charge ou des thérapeutiques non éprouvées", rappelle l'Ordre des médecins.

L'homéopathie, inventée en 1796 par le médecin allemand Samuel Hahnemann, consiste à administrer des substances en quantité infinitésimale pour guérir.

La France est le pays du numéro un mondial des préparations homéopathiques, les Laboratoires Boiron. Tout généraliste peut en prescrire, et le pays compte en plus quelque 5.000 médecins homéopathiques, dont la spécialité n'est pas reconnue par l'Ordre.

"Médecin homéopathe, ça n'existe pas", a souligné lors d'une conférence de presse le vice-président de l'Ordre, Jacques Lucas.

L'instance est favorable à la disparition de cette expression des plaques des médecins, souhaitant qu'elles ne mentionnent que des spécialités reconnues. La mention "homéopathie" reste autorisée, en dessous par exemple de "médecin généraliste" ou "médecin cancérologue".

L'Ordre a appelé de ses voeux une évaluation de l'utilité thérapeutique de l'homéopathie par la Haute Autorité de santé, autorité indépendante qui définit les bonnes pratiques de soins.

"S'il n'y a pas de service médical rendu, il appartiendra au ministère de prendre les décisions qui s'imposent", a déclaré M. Lucas.

"J'espère que les universités en tireront les conclusions", a ajouté le président de l'Ordre Patrick Bouet, en évoquant les formations universitaires en homéopathie, non reconnues.

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