"Gilets jaunes" : 101 gardes à vue à Paris, imbroglio sur l'appel à un "acte 3"
Un total de 101 personnes ont été placées en garde à vue après les violences qui ont émaillé le rassemblement parisien du mouvement des "gilets jaunes" traversé dimanche par des annonces contradictoires sur la tenue d'un "acte 3" samedi 1er décembre.
Dimanche, un compte Facebook se présentant comme la "page officielle" des "gilets jaunes" a créé un événement intitulé "Acte 3 Macron démissionne !" pour le samedi 1er décembre à 14H00. Dimanche à 16H00, plus de 21.000 personnes s'étaient déclarées "participantes" et plus de 104.0000 "intéressées".
Mais un représentant du mouvement a démenti cet appel, dénonçant "de la manipulation, de la récupération".
"Je suis en relation avec d'autres initiateurs du mouvement. Nous démentons formellement cet appel. Nous verrons ce que nous ferons en fonction de ce que dira Emmanuel Macron mardi. A l'heure actuelle, il n'existe pas d'acte 3 des gilets jaunes", a affirmé à l'AFP Benjamin Cauchy, porte-parole des "gilets jaunes" en région toulousaine.
"L'acte 2" du mouvement des "gilets jaunes", qui protestent contre la hausse des prix du carburant, et plus largement contre les taxes et la baisse du pouvoir d'achat, a réuni samedi plus de 100.000 personnes à travers la France, dont 8.000 à Paris.
Comparant ce chiffre de 106.301 personnes exactement, à celui des 282.710 manifestants recensés lors de la première journée le 17 novembre, le ministre de l'Intérieur a évoqué un "fort affaiblissement de la mobilisation".
Dans la capitale, un rassemblement sur les Champs-Elysées a donné lieu à une journée de violences et dégradations.
Jets de projectiles, feux de barricades de barrières de chantiers : des manifestants se sont opposés aux forces de l'ordre qui ont répliqué par des tirs de gaz lacrymogène et des lances à eau. Les heurts ont fait 24 blessés, dont 5 côté forces de l'ordre, 103 personnes ont été interpellées, dont 101 ont été placées en garde à vue, selon la Préfecture de police.
Un homme de 27 ans est notamment soupçonné d'avoir "gravement blessé à l'oeil" un policier "par un jet d'écrous" près de la place de l'Etoile, lors de la dispersion des manifestants dans la soirée.
A Paris, "les dégâts sont faibles, ils sont matériels, c'est l'essentiel", a estimé samedi le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner. Il avait attribué les violences à des "séditieux" de l'ultradroite qui avaient répondu selon lui à "l'appel de Marine Le Pen".
Vinci Autoroutes a dénoncé "des actes de vandalisme commis dans la nuit de samedi à dimanche" aux péages de Virsac (Gironde), du Muy (Var) et de La Ciotat (Bouches-du-Rhône), où "les infrastructures et équipements autoroutiers ont fait l'objet de violentes attaques et ont été incendiés".
L'échangeur du Muy a été rouvert, celui de La Ciotat partiellement, tandis que celui de Virsac restait fermé, a indiqué en fin de journée le concessionnaire autoroutier dans un communiqué, annonçant son intention de porter plainte.
En province dimanche, des actions de "gilets jaunes" étaient encore observées sur des ronds-points ou aux abords de centres commerciaux. Une "présence de manifestants" était signalée à plusieurs entrées et sorties de péages d'autoroutes, en Centre-Val-de-Loire, Pays-de-la-Loire, Auvergne-Rhône-Alpes, Occitanie, Provence-Alpes-Côte-d'Azur, Hauts-de-France, selon le réseau Vinci.
A Calais, deux CRS et un gendarme ont été blessés légèrement et un troisième a été grièvement blessé au visage dans la nuit de samedi à dimanche lors de heurts avec environ 350 manifestants près de l'A16 à Calais. Quatre personnes ont été interpellées.
Sur l'île de la Réunion, secouée par une flambée de violences en marge du mouvement des "gilets jaunes", le couvre-feu décrété mardi a été levé dimanche par la préfecture, qui souligne "l'évolution favorable" de la situation en dépit d'une douzaine de barrages maintenus.
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