Nucléaire : fusion de deux géants chinois, naissance d'un mastodonte

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Par AFP - Pékin
Publié le 01 février 2018 - 13:20
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Le site nucléaire de Qinshan à Haiyan (province de Zhejiang, est), le 2 juin 2010
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© STR / AFP/Archives
Le site nucléaire de Qinshan à Haiyan (province de Zhejiang, est), le 2 juin 2010
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Deux géants étatiques du nucléaire chinois - dont CNNC, partenaire d'Areva et développeur d'un réacteur rival de l'EPR français - vont fusionner pour créer un nouveau mastodonte de l'atome civil, a annoncé Pékin, soucieux de rationnaliser son vaste secteur public.

Le gouvernement a donné son feu vert au rapprochement entre CNNC (China National Nuclear Corp.) et CNEC (China Nuclear Engineering & Construction), a indiqué mercredi soir l'Administration en charge des entreprises publiques (Sasac).

Ce rapprochement, en discussion depuis un an, s'inscrit dans les efforts du régime communiste pour renforcer l'efficacité de son pléthorique secteur public, où différentes entreprises rivalisent dans les mêmes secteurs.

Dans le détail, CNNC prendra le contrôle de CNEC, un spécialiste de la construction de centrales, pour donner naissance à un groupe compétent autant dans la conception de réacteurs que dans le gros oeuvre (enveloppe extérieure des sites nucléaires).

L'idée semble être de gagner en efficacité et de réaliser des économies d'échelle, alors que les besoins du pays sont immenses et que de nombreux projets de centrales chinoises souffrent de retards et d'une envolée des coûts.

La Chine compte 38 réacteurs en activité ainsi que 20 en construction - soit un tiers des réacteurs en chantier dans le monde -, tandis que près d'une quarantaine d'autres sont en projet, selon la World Nuclear Association.

Aiguillonné par Pékin, CNNC a commencé en 2015 à construire le premier Hualong-1, un réacteur de troisième génération de technologie chinoise destiné à rivaliser avec l'EPR français. CNNC est également associé au français Areva pour construire une massive usine de retraitement.

Enfin, en conjuguant leurs forces, CNNC et CNEC, déjà tous deux impliqués dans des constructions de centrales à l'étranger, pourraient être en meilleure position pour s'imposer sur les marchés internationaux.

Leur fusion pourrait néanmoins faire de l'ombre à CGN, autre grand groupe étatique du nucléaire en Chine et principal développeur de centrales du pays. Il collabore avec le français EDF pour construire deux réacteurs EPR à Taishan (sud), avec une mise en service attendue cet été.

Ces dernières années, la Chine a multiplié les mariages imposés entre ses entreprises publiques, des colosses aux effectifs pléthoriques souvent très endettés et gérés de façon peu efficace.

Le nombre de firmes étatiques administrées par la Sasac est passé de quelque 170 il y a une décennie à moins d'une centaine aujourd'hui.

Pékin avait notamment fusionné en 2014 deux groupes chinois de matériel ferroviaire et de locomotives pour donner naissance à CRRC, voué à devenir un leader mondial du rail.

De même, une mégafusion entre Shenhua, le principal producteur national de charbon, et Guodian, une grande compagnie d'électricité, a permis l'an dernier de créer le numéro un mondial de l'énergie en termes de capacités.

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