Participation en baisse chez Carrefour : la colère monte chez les salariés
La colère monte chez les salariés de Carrefour qui devraient toucher cette année une cinquantaine d'euros de participation, contre plus de 600 euros l'an dernier, une "double peine" après l'annonce de milliers de suppressions d'emplois, a-t-on appris vendredi de sources syndicales.
Des débrayages ont déjà eu lieu dans des entrepôts à ce sujet, ont indiqué à l'AFP les syndicats FO et CFDT.
Michel Enguelz (FO) a évoqué "la colère (qui) monte" chez les salariés. Ils sont "très remontés" et perçoivent comme une "aumône" cette participation, a renchéri Sylvain Macé (CFDT). Surtout au regard des dividendes qui seront versés aux actionnaires (plus de 350 millions d'euros), ont souligné les deux syndicats.
La direction, qui a reçu vendredi matin les organisations syndicales, est prête à ouvrir des discussions, selon les mêmes sources. Une réunion est programmée mercredi prochain.
Carrefour a confirmé à l'AFP une réunion "la semaine prochaine", du fait de "l'impact de cette baisse de la participation sur le pouvoir d'achat", notamment "pour les bas salaires".
La direction "a informé les partenaires sociaux de sa volonté de remonter le montant", a précisé l'enseigne.
Le groupe de grande distribution, pénalisé par des charges exceptionnelles, a publié fin février une perte nette de 531 millions d'euros pour l'année 2017. Hors éléments exceptionnels, il affiche un bénéfice de 773 millions d'euros, en baisse de 25%.
Compte tenu de provisions passées pour dépréciation d'actifs, selon les syndicats, la somme disponible pour la participation est tombée à 7,46 millions d'euros, soit 57 euros en moyenne par salarié.
L'an dernier, les salariés avaient touché en moyenne 610 euros. En 2008, ils avaient perçu 1.065 euros, a souligné M. Macé.
Si les résultats sont en baisse, "comment on arrive à verser 350 millions d'euros aux actionnaires", a protesté M. Enguelz, qui veut discuter "sur la base" de la somme perçue l'an dernier. En baissant "de 45% à 40%" la part des bénéfices consacrée aux dividendes, "on finance une prime de 700 euros", a calculé M. Macé.
Le Snec CFE-CGC a réclamé un supplément calculé, comme la participation, en pourcentage du salaire brut et non un montant fixe qui "pénalise l'encadrement".
Pour la CGT, qui milite pour "une augmentation des salaires" et non pour des primes, même si cette baisse est "regrettable", "l'urgence n'est pas là" mais dans les suppressions d'emplois, a souligné son représentant Philippe Allard.
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.