SNCF : lourde perte nette semestrielle à cause des grèves, malgré une bonne tendance
La SNCF a annoncé vendredi avoir subi une lourde perte nette de 762 millions d'euros au premier semestre en raison de la grève contre la réforme ferroviaire au printemps, qui a stoppé le groupe dans son élan alors qu'il avait enregistré une forte croissance en début d'année.
Le chiffre d'affaires semestriel est en baisse de 3,3% à 16,1 milliards d'euros, a indiqué le groupe dans un communiqué.
L'impact négatif de la grève révélé la semaine dernière est estimé par le groupe à 790 millions d'euros. Il a pu être "en partie compensé par les gains de productivité" évalués par la SNCF à 330 millions d'euros.
"Sans la grève, on aurait été à l'équilibre", a commenté un responsable du groupe auprès de l'AFP. Au premier semestre 2017, la SNCF avait affiché un bénéfice net de 119 millions d'euros.
La grève explique pour une grande partie la baisse de 3,2% des ventes de l'activité voyageurs (15,2 mds d'euros).
"Les chiffres annoncés étaient prévisibles", a estimé la ministre des Transports Elisabeth Borne en marge d'une visite à Calais. "Nous savions que le conflit allait être pénalisant pour l'entreprise mais aussi (pour) notre clientèle et les voyageurs."
"La SNCF doit reprendre la voie du développement et repartir sur de bonnes bases dans la sérénité", a-t-elle ajouté.
SNCF Mobilités (transport voyageurs et logistique) a dégagé un bénéfice net de 3,2 mds grâce à un ajustement de la valorisation des rames TGV.
A l'inverse, le gestionnaire d'infrastructures SNCF Réseau plonge dans le rouge, avec une perte nette semestrielle de 3,7 mds d'euros, conséquence de la dépréciation de ses actifs liée à un plafonnement de la hausse des péages SNCF, qui constituent l'essentiel de ses recettes.
La dette de SNCF Réseau continue par ailleurs de se creuser et atteint 49 milliards d'euros.
L'Etat s'est engagé en mai à reprendre la dette de la SNCF à hauteur de 35 milliards d'euros afin que le groupe arrive "à l'équilibre (..) avant la fin du quinquennat".
"L'année (avait) commencé de manière très dynamique", a rappelé le responsable de la SNCF.
Le trafic des trains à grande vitesse a affiché une "forte croissance" au premier trimestre, dont une hausse de 9,6% pour les seuls TGV (dont Ouigo).
Le groupe a également présenté une forte croissance à l'international sur les six premiers mois de l'année (+5,7%), portée en particulier par Keolis, le spécialiste du transport public.
Pour la deuxième moitié de l'année, le groupe espère renouer avec l'élan du premier trimestre.
La réforme ferroviaire adoptée le 14 juin au parlement prévoit l'ouverture à la concurrence du transport de voyageurs à partir de décembre 2019 et la fin du statut de cheminot pour les nouvelles recrues au 1er janvier 2020.
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