Soulagement pour SpaceX et la Nasa : la capsule Dragon est en route pour l'ISS

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Par Ivan Couronne - Cap Canaveral (Etats-Unis) (AFP)
Publié le 01 mars 2019 - 18:11
Mis à jour le 02 mars 2019 - 15:54
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Départ de la fusée Falcon 9 avec la capsule Crew Dragon depuis le centre spatial Kennedy, le 2 mars 2019
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© Jim WATSON / AFP
Départ de la fusée Falcon 9 avec la capsule Crew Dragon depuis le centre spatial Kennedy, le 2 mars 2019
© Jim WATSON / AFP

SpaceX a lancé samedi sa nouvelle capsule Crew Dragon dans l'espace, pour une mission de démonstration de plusieurs jours qui doit ouvrir la voie au retour des vols habités depuis le territoire américain, huit ans après la retraite des navettes spatiales de la Nasa.

Une fusée Falcon 9 de la société fondée par Elon Musk en 2002 a décollé sans incident du centre spatial Kennedy, illuminant Cap Canaveral du feu de ses neuf moteurs dans la nuit de vendredi à samedi.

Le premier étage puis le second étage se sont séparés sans incident, plaçant Dragon et son passager - un mannequin du nom de Ripley - en orbite terrestre environ 11 minutes après le décollage, en direction de la Station spatiale internationale (ISS), à 400 km d'altitude. Des cris de joie rituels ont accueilli chaque étape réussie de l'ascension.

"Je suis un peu épuisé psychologiquement", a lâché une heure plus tard Elon Musk, lors d'une conférence de presse nocturne à quelques kilomètres du pas de tir. "C'était vraiment stressant, mais ça a marché, en tout cas jusqu'à maintenant".

"Nous avons mis 17 ans pour parvenir à ce point", a aussi dit le patron, obsédé par les vols habités depuis les débuts de sa société.

"Nous n'avons encore lancé personne, mais nous le ferons, j'espère cette année", a ajouté Elon Musk.

La mission test, qui a pris trois ans de retard sur le calendrier initial, constitue une répétition en conditions réelles du prochain vol d'essai, qui aura deux astronautes à bord cette fois. La date officielle est juillet mais pourrait être repoussée.

Les prochaines étapes les plus délicates seront l'amarrage à l'ISS, dimanche à 11H05 GMT, et le plongeon dans l'atmosphère pour revenir sur Terre, vendredi prochain. Les ingénieurs de SpaceX et de la Nasa veulent s'assurer que le véhicule est fiable et sûr pour les humains. Il veulent aussi vérifier que les quatre parachutes, déjà testés de nombreuses fois, ralentiront la chute dans l'Atlantique.

Les capteurs fixés sur Ripley, le mannequin nommé comme l'héroïne des films Alien, mesureront les forces exercées sur les futurs passagers.

Mais le début réussi de la mission était visiblement rassurant.

Lors de la conférence de presse, Elon Musk s'est tourné vers les deux astronautes qui voleront à bord de Dragon la prochaine fois, leur demandant: "Vous pensez que c'est un bon véhicule?"

Les deux ont hoché la tête.

"Voir un succès comme celui-ci, cela nous donne confiance pour l'avenir", a dit l'un d'eux, Bob Behnken.

Cerise sur le gâteau, SpaceX a réussi pour la 35e fois à récupérer le premier étage d'une fusée, revenu amerrir en douceur sur une plateforme autonome dans l'Atlantique, à 500 km de la côte - un petit point incandescent fendant le ciel noir dans sa redescente, visible depuis Cap Canaveral.

- Boeing, l'autre capsule -

"Cette journée représente une nouvelle ère des vols spatiaux", s'est exclamé l'administrateur de la Nasa, Jim Bridenstine, qui y voit le premier pas de la "privatisation" de l'orbite terrestre basse.

Désormais, a-t-il répété, la Nasa ne se ruine plus à construire des lanceurs ou des navettes mais achète un service, ce qui réduit ses coûts d'accès à l'ISS, alors qu'elle veut consacrer de plus en plus d'investissements au retour sur la Lune, dans la décennie prochaine.

Depuis 2010, la Nasa a accordé plus de 3 milliards de dollars de contrats à SpaceX pour développer ce service de taxi, et 4,8 milliards au groupe Boeing, qui développe sa propre capsule, le Starliner (test prévu en avril). Chacun devra assurer six allers-retours vers l'ISS, sans compter les tests. Les gros contrats datent de 2014.

SpaceX depuis 2014 occupe le mythique pas de tir numéro 39A du centre Kennedy, d'où sont parties les missions Apollo pour la Lune, et de nombreuses navettes pendant leur trente années de service.

Depuis 2011, les astronautes rejoignent l'ISS à bord des fusées russes Soyouz. Ils doivent apprendre le russe et s'entraîner en Russie.

Pour SpaceX, qui assure déjà le ravitaillement en fret de l'ISS depuis 2012, réussir à envoyer des astronautes en orbite serait une consécration.

Mais par précaution, au cas où ni SpaceX ni Boeing ne seraient prêts avant la fin de l'année, la Nasa a acheté deux sièges supplémentaires sur des Soyouz pour s'assurer un accès à l'ISS jusqu'en 2020.

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