Européennes : porté par les "gilets jaunes", le RN entre en campagne

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Par Anne RENAUT - Paris (AFP)
Publié le 13 janvier 2019 - 05:00
Mis à jour le 15 mars 2019 - 15:28
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La présidente du Rassemblement nationale Marine Le Pen lors d'un meeting à Saint-Ebremond-de-Bonfossé le 9 février 2019
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© CHARLY TRIBALLEAU / AFP
La présidente du Rassemblement national Marine Le Pen, à Bruxelles, le 8 décembre 2018
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Le RN entre dimanche en campagne pour les élections européennes, en dévoilant une partie de sa liste, dans le but d'en faire un référendum sur la politique d'Emmanuel Macron, empêtré dans la crise des "gilets jaunes", tout en profitant de l'arrivée au pouvoir d'alliés en Europe.

La présidente du Rassemblement national Marine Le Pen doit présenter lors d'un meeting à Paris dans l'après-midi les douze premiers candidats de sa liste, parmi lesquels "un tiers de sortants, un tiers d'entrants et un tiers de ralliés". Elle sera conduite par son fidèle et jeune porte-parole, Jordan Bardella, 23 ans, dont ce sera le baptême du feu.

Les européennes seront "un référendum sur (la) politique" d'Emmanuel Macron, contestée depuis plusieurs semaines par les "gilets jaunes", qui sont largement soutenus par les électeurs du RN, prévient dans Le Parisien la nouvelle tête de liste.

Parmi les ralliés à la liste du RN, l'ancien ministre LR de Nicolas Sarkozy, Thierry Mariani, pourrait figurer à la troisième place, emblème du rassemblement auquel aspire le RN (ex-FN) depuis qu'il a changé de nom en juin, ainsi que l'ancien député LR de Gironde, Jean-Paul Garraud.

Reste à savoir si M. Mariani, ex-député du Vaucluse qui "regrette" d'avoir voté pour le traité européen de Lisbonne en 2005, entraînera beaucoup de militants LR dans son sillage. Son ralliement n'engage "que lui-même", a déclaré jeudi à l'AFP le maire de Villeneuve-Loubet (Alpes-Maritimes), Lionnel Luca, au nom du courant de LR Droite populaire, cofondé par M. Mariani.

- "Faire mieux" qu'en 2014 -

Thierry Mariani, qui prendra brièvement la parole, n'a en tout cas "pas envie de faire de la figuration" au RN, dont il n'a pas encore pris la carte. Il participera, ainsi que Jordan Bardella, au premier meeting en province de Marine Le Pen samedi 19 janvier, à Le Thor, dans le Vaucluse.

Le RN pourrait aussi désigner à la deuxième place, selon L'Opinion, une nouvelle venue, Hélène Laporte, conseillère régionale de Nouvelle Aquitaine et analyste bancaire, membre du bureau national (direction élargie).

Un représentant de la société civile, l'essayiste Hervé Juvin, partisan d'une écologie civilisationnelle, occuperait la 5e place.

Parmi les sortants, l'eurodéputé et co-président du groupe du RN au Parlement européen, Nicolas Bay, ne prendrait que la 7e place. Parité oblige, l'eurodéputée et mère du député Bruno Bilde, Dominique Bilde, aurait la 4e et Joëlle Mélin la 6e.

Le groupe des 24 élus RN à Strasbourg a fondu à 15, notamment après l'échec de la présidentielle, qui a provoqué le départ de l'ancien numéro 2 Florian Philippot, et d'autres élus partis chez Debout la France.

Sortir au moins en tête en France et former une coalition de partis souverainistes pour "reconstruire une Union européenne différente", tels sont les objectifs du RN, a rappelé M. Bardella, menaçant de quitter l'euro "si on n'y arrive pas".

"Nous avons toutes les raisons de faire mieux qu'en 2014", quand le RN était arrivé victorieux avec 25% des voix et 24 élus, assure Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen.

"Nos adversaires chez LR et au PS ne sont plus très fringants, l'UE n'est pas glorieuse avec une chancelière allemande chancelante et un président français pas en forme", soutient-il.

- Premier opposant -

Le ralliement de MM. Mariani et Garraud participe de cette "recomposition" de la vie politique engagée à la présidentielle, fait valoir Marine Le Pen, qui assure que Les Républicains ont "vocation à disparaître".

Crédité jusqu'à 24% des intentions de vote, devant La République en Marche, "le RN a un boulevard devant lui", avance le sociologue Sylvain Crépon, pour qui le parti national-populiste est "aidé" par les "gilets jaunes" et "les difficultés du gouvernement, de LR et de LFI".

Aucun représentant des "gilets jaunes" ne sera pourtant sur la liste. "Nous sommes tous +gilets jaunes+", explique Marine Le Pen qui a gardé ses distances à l'égard d'un mouvement défiant la représentation politique.

Sa prudence semble avoir payé. Son parti ne cesse de progresser dans les sondages et est devenu celui qui "incarne le mieux l'opposition" au chef de l'Etat, devant La France Insoumise, selon l'Ifop.

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