Affaire Grégory : décision le 16 mai sur les requêtes en nullité
La chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Dijon, qui examinait vendredi la nullité des mises en examen de Murielle Bolle et des époux Jacob, mis en cause dans l'affaire Grégory, rendra sa décision le 16 mai, ont indiqué leurs avocats.
"La Cour d'appel va devoir réexaminer 33 ans de procédure, une procédure qui a dérapé dans tous les sens depuis des dizaines d'années", a asséné Me Jean-Paul Teissonnière, l'un des conseils de Murielle Bolle, à l'issue d'une audience qui avait démarré vers 9 heures et s'est achevée en début d'après-midi.
En 1984, celle qui était alors âgée de 15 ans avait accusé son beau-frère Bernard Laroche, lors d'une garde à vue devant les gendarmes, d'avoir enlevé Grégory, avant de se rétracter. Ce dernier avait été incarcéré puis relâché avant d'être tué d'un coup de fusil par son cousin Jean-Marie Villemin, le père de l'enfant, en 1985.
La justice soupçonne cette femme aujourd'hui âgée de 48 ans d'avoir participé à l'enlèvement et soutient que sa rétractation s'explique par des violences familiales subies à l'époque - ce qu'elle conteste. Murielle Bolle "est innocente, elle l'a toujours été", insiste Me Vincent Nioré, un autre de ses conseils.
Ses avocats, qui dénoncent "l'absence d'indices graves et concordants" à l'appui de sa mise en examen, invoquent aussi la nullité de la garde à vue de Mme Bolle en 1984 ou la "réintroduction dans le dossier d'actes annulés par le président Simon", magistrat instructeur de 1987 à 1990.
Septuagénaires, Marcel et Jacqueline Jacob sont quant à eux soupçonnés d'avoir été les "corbeaux" de l'affaire, à l'origine de plusieurs lettres anonymes bien renseignées. Le grand-oncle et la grand-tante du petit Grégory seraient impliqués dans le rapt et la mort du garçonnet dans le cadre d'un "acte collectif".
Leurs avocats, qui martèlent depuis des mois l'innocence de leurs clients, affirment aussi que leur mise en examen, en juin dernier, "est nulle car leurs droits élémentaires ne leur ont pas été notifiés".
Initialement soumis à un contrôle judiciaire strict, qui leur imposait de résider séparément et loin de leur domicile vosgien, les époux Jacob ont depuis été autorisés à rentrer chez eux.
Les avocats de Murielle Bolle, qui est pour sa part contrainte depuis début août de résider dans la Nièvre, ont aussi plaidé vendredi pour que la chambre de l'instruction l'autorise à son tour à rentrer chez elle dans les Vosges, après une première demande rejetée fin janvier.
La chambre de l'instruction rendra sa décision sur ce point le 25 avril.
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