Affaire Troadec : cinq heures de reconstitution dans la maison familiale

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Par AFP - Nantes
Publié le 30 avril 2019 - 11:07
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Des membres de la police judiciaire s'apprêtrent à entrer dans la maison de la famille Troadec à Orvault, en Loire-Atlantique, avant la reconstitution des faits, le 29 avril 2019
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© Sebastien SALOM-GOMIS / AFP
Des membres de la police judiciaire s'apprêtrent à entrer dans la maison de la famille Troadec à Orvault, en Loire-Atlantique, avant la reconstitution des faits, le 29 avril 2019
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L'assassin présumé des quatre membres de la famille Troadec, Hubert Caouissin, a participé pendant cinq heures dans la nuit de lundi à mardi à la reconstitution du drame survenu le 16 février 2017 à Orvault, près de Nantes, a-t-on appris mardi auprès d'un avocat de la défense.

"M. Caouissin a été coopératif comme toujours et a répondu à toutes les questions", a déclaré à l'AFP Loïc Cabioch l'avocat de Lydie Troadec, compagne du suspect mise en examen pour "modification de l’état des lieux d'un crime" et "recel de cadavres".

Sous contrôle judiciaire, elle n'avait pas été convoquée sur les lieux mais son conseil a assisté à la reconstitution. Elle s'est terminée "à 02H00", a-t-il ajouté.

Seul M. Caouissin, mis en examen pour assassinat et placé en détention provisoire à la maison d'arrêt de Nantes, a été amené sur les lieux dans un fourgon blanc, à 20H49.

Pendant cinq heures, le quadragénaire a été interrogé sur les gestes qui l'ont conduit, il y a deux ans, à tuer à coups de pied de biche, selon sa version, son beau-frère Pascal Troadec, son épouse Brigitte, (49 ans tous les deux) ainsi que leurs enfants Sébastien (21 ans) et Charlotte (18 ans).

"C'était un peu compliqué au départ parce que M. Caouissin était très angoissé à l'idée de faire cette reconstitution et finalement ça s'est très bien passé, il a réussi à participer activement, il a été fidèle à lui-même, très prolixe en paroles", a déclaré Patrick Larvor, l'un des avocats du suspect, soulignant la "concordance" des propos de M. Caouissin avec ceux exprimés pendant l'instruction.

Lors de ses auditions, il a affirmé être venu espionner les Troadec à l'aide d'un stéthoscope, avant de se faire repérer par son beau-frère à qui il aurait subtilisé un pied de biche, initialement pour se défendre. Une thèse réfutée par les parties civiles, convaincues de la préméditation du crime.

"Il raconte quelque chose qui n'est matériellement pas possible, chronologiquement pas possible. Il a tout intérêt à faire semblant de collaborer comme il a fait", a réagi Cécile de Oliveira, l'avocate de la famille de Brigitte Troadec, qui pointe "l'absurdité" de la version du suspect.

Lundi soir, un périmètre de sécurité avait été installé par la police autour de la maison familiale, un pavillon blanc entouré d'un petit jardin, dans un quartier résidentiel d'Orvault. Une dépanneuse avait amené la Peugeot 308 du fils, qui aurait servi au suspect à transporter les corps.

Hormis la police judiciaire et les avocats des différentes parties, Pierre Sennès, procureur de la République de Nantes, et Charlotte Gazzera, procureure en charge du dossier, ont participé à cette étape cruciale de l'instruction.

De nombreuses énigmes planent toujours sur l'affaire: mobile flou sur fond de guerre d'héritage, arme du crime volatilisée, corps des victimes démembrés puis disséminés par le suspect à plus de 240 km du lieu des faits, dans sa propriété à Pont-de-Buis-lès-Quimerch (Finistère).

Des restes avaient été découverts peu après les faits. Mais d'autres parties, notamment les crânes des victimes, demeurent introuvables.

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