Agressions au couteau à Paris : le suspect présenté à la justice
L'homme qui a blessé sept personnes à coups de couteau et barre de fer dimanche soir à Paris doit être présenté mercredi à un juge d'instruction en vue de sa mise en examen, alors que des zones d'ombre planent encore sur ses motivations et son identité.
Après 48 heures de garde à vue pour tentatives de meurtres, cet homme, un Afghan de 30 ans, a été présenté à la justice mardi soir. Une information judiciaire, qui sera confiée à un juge d'instruction, doit être ouverte dans la journée, selon source judiciaire.
Pour l'heure, le caractère terroriste des faits n'a pas été établi et cette qualification n'a donc pas été retenue "à ce stade par les enquêteurs", a indiqué à l'AFP une source proche de l'enquête.
Mais "les investigations réalisées n'ont pas permis jusqu'à présent d'expliquer les raisons du passage à l'acte", a précisé cette source, soulignant qu'elles se poursuivraient dans le cadre de l'information judiciaire.
Dimanche, l'agresseur s'en est pris à des passants, peu avant 23H00 le long du canal de l'Ourcq, dans un quartier animé du nord de Paris.
Muni d'un couteau et d'une barre de fer, l'homme, qui déambulait selon des témoins "le regard hagard", a blessé sept personnes, dont quatre grièvement. Parmi les personnes blessées grièvement figuraient deux touristes anglais quinquagénaires et un touriste égyptien d'une quarantaine d'années, ainsi qu'un jeune habitant du quartier. Mercredi matin, trois victimes étaient toujours hospitalisées dont une dans un état jugé critique.
Pour éclaircir les circonstances de cet enchaînement de violences, les enquêteurs ont depuis réalisé une analyse toxicologique, qui s'est révélée négative, battant en brèche l'idée selon laquelle il aurait agi sous l'effet de la drogue.
Par ailleurs, son examen psychiatrique durant sa garde à vue n'a pas révélé "de cause d'atténuation ou une abolition de sa responsabilité pénale", a indiqué la source proche de l'enquête.
- Identité incertaine -
Autre incertitude, son identité exacte qui faisait toujours l'objet de vérifications. Elle ne correspondait pas au document trouvé sur lui lors de son arrestation, mais selon une source proche du dossier, il était entré en France en juin et était hébergé dans un centre d'accueil de l'Est de la France.
Un vigile d'un cinéma situé non loin a raconté l'avoir aperçu, "poursuivi par deux hommes qui tentaient de l'arrêter", il avait "une barre de fer en main et l'a jetée sur ses poursuivants, puis a sorti un couteau".
Des témoins qui l'avaient pris en chasse en lui lançant des boules de pétanque ont fini par le maîtriser et le désarmer avant que la Brigade anticriminalité (BAC) ne l'interpelle.
"Je vois le mec avec un couteau qui essaye d’agresser des gens. Premier réflexe : je cours derrière lui, mes copains m’ont suivi. On commence à le +fusiller+ avec des boules, des boules de pétanque", a relaté à l'AFP Hamani Bouadjema.
Les faits de dimanche soir rappellent d'autres attaques à l'arme blanche commises ces derniers mois en France, le mobile terroriste ayant été écarté dans la plupart des cas.
Le 23 août à Trappes, dans la banlieue de Paris, un homme armé d'un couteau a tué sa mère et sa sœur et blessé grièvement une troisième personne. Les autorités ont conclu qu'il s'agissait de l'acte d'un "déséquilibré" sans motivation terroriste, malgré une double revendication du groupe jihadiste État islamique (EI).
Le 13 août, un demandeur d'asile afghan fortement alcoolisé avait blessé quatre personnes dont une grièvement avec un couteau, dans le centre de Périgueux. La piste terroriste a été "très rapidement" écartée par les enquêteurs.
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