Alain Delon : "Je quitterai ce monde sans regret"
L'un des plus célèbres acteurs français, Alain Delon, affirme qu'il quittera "ce monde sans regret" dans une interview-bilan parue jeudi dans un numéro spécial de Paris Match consacré à ses 60 ans de carrière.
"La vie ne m'apporte plus grand-chose. J’ai tout connu, tout vu. Mais surtout, je hais cette époque, je la vomis", explique l'acteur âgé de 82 ans à la fin de cet entretien intitulé "Moi, Delon: l'interview de sa vie".
"Il y a ces êtres que je hais. Tout est faux, tout est faussé. Il n’y a plus de respect, plus de parole donnée. Il n’y a que l’argent qui compte. On entend parler de crimes à longueur de journée. Je sais que je quitterai ce monde sans regrets", lance Alain Delon après être revenu sur sa carrière, le rapport difficile avec sa famille, les femmes qu'il a aimées et les amis qu'il a perdus.
"Presque tout le monde est mort", souligne l'acteur mythique du "Guépard" (1963), éprouvé notamment il y a quelques mois par la disparition de Mireille Darc, qui avait partagé sa vie dans les années 70.
Interrogé sur la place d'une femme dans sa vie aujourd'hui, l'acteur répond qu'il ne l'a "pas trouvée". "Je ne dis pas qu’il n’y a pas de candidates. Il y en a dix, mais aucune pour le moment ne me convient pour finir ma vie. (...) Je pourrais épouser une femme si elle était prête à m’accompagner jusqu’à la fin", explique-t-il.
L'acteur insiste par ailleurs sur l'importance des chiens dans sa vie, une cinquantaine d'animaux enterrés dans sa propriété et auprès desquels il souhaite être enterré.
Alain Delon précise également que le tournage de son "dernier film", prévu avec Patrice Leconte et où il doit partager l'affiche avec Juliette Binoche, a "pris du retard". Et il "voudrait remonter sur les planches une dernière fois".
Le dernier long métrage avec Alain Delon remonte à 2008 avec "Astérix aux jeux olympiques" de Frédéric Forestier et Thomas Langmann, dans le rôle tout en autodérision de Jules César. Au théâtre, l'acteur a été dernièrement à l'affiche d'"Une Journée ordinaire" d'Eric Assous (2011 et 2013).
"Je n’ai jamais rêvé de cette carrière, elle est arrivée comme ça", dit l'acteur. "Je n’étais pas fait pour être Alain Delon. J’aurais dû être mort depuis longtemps. Ça s’appelle le destin".
"Je suis un acteur et pas un comédien, je n'ai pas fait le conservatoire", rappelle Alain Delon. "Moi, je n'ai rien fait, j'ai arrêté l'école à 14 ans et j'ai fait l'armée. Je suis un acteur comme Jean Gabin, Lino Ventura ou Burt Lancaster. Une personnalité forte qu'on a mise au cinéma. Et je peux dire, sans fausse modestie, que j'ai réussi ce métier".
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