C'est le printemps, carton plein pour les jeux de plein air

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Par Laure BRUMONT - Paris (AFP)
Publié le 20 mars 2018 - 13:59
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Un jeune pratiquant le roller le 13 mai 2016 au Havre
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© LUDOVIC MARIN / AFP/Archives
Un jeune pratiquant le roller le 13 mai 2016 au Havre
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Draisiennes, trampolines, patins à roulettes: l'arrivée du printemps dynamise les achats des jeux et jouets de plein air, un secteur en forme et dont les bienfaits pour la santé infantile sont de plus en plus mis en avant par les professionnels.

Avec 414 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2017, soit 12% du marché global des jeux et jouets en France, le secteur des jeux de plein air a baissé en volume (-5%) mais a augmenté en valeur (+8%), avec un prix moyen de 17,28 euros, selon les données de la Fédération française des industries jouet-puériculture (FJP).

Et c'est pendant le deuxième trimestre, donc à l'arrivée du printemps, qu'intervient près d'un tiers des ventes annuelles de jeux et jouets.

"Les petits font comme les grands: quand les parents prennent des trottinettes, les enfants les imitent avec des draisiennes", affirme à l'AFP le président de la FJP, Michel Moggio, pour qui la "micro-mobilité" est un segment "très porteur".

La micro-mobilité regroupe l'ensemble des moyens de transports individuels utilisés pour des déplacements inférieurs à 6 km et plutôt urbains: vélos, trottinettes, skateboards, rollers, tricycles, porteurs et draisiennes, ainsi que leurs versions électriques.

Ainsi, "la draisienne a vraiment émergé ces derniers temps: ces vélos sans pédale permettent aux enfants de trouver l'équilibre", bien utile quand il s'agira ensuite d'embrayer sur le vélo, souligne M. Moggio.

Outre que ces jouets permettent de s'initier à une pratique de "grands", ils favorisent l'activité physique et donc luttent contre la sédentarité des enfants.

En France, l'obésité infantile s'est certes stabilisée après avoir fortement progressé des années 1970 à 2000, mais d'après Santé publique France, 17% des 6-17 ans sont tout de même en surpoids, dont 4% sont obèses.

- faire fondre les graisses -

Or, souligne l'Inserm dans une note de janvier 2017, les jeunes enfants passent encore "l'essentiel de leur temps à des activités sédentaires", ce qui est un facteur de surpoids.

Il faut donc agir tôt, préconise l'Institut, qui suggère de "promouvoir et encourager les jeux de plein air dès le plus jeune âge, et de limiter l'exposition aux écrans".

D'autant plus, prévient le docteur Amine Arsan, président du Repop (réseau proposant la prise en charge et la prévention de l'obésité en pédiatrie) en Ile-de-France, que les enfants ont "tendance à grignoter devant".

Or, selon l'OCDE, seules 6% de filles et 14% des garçons en France ont une activité physique d'au moins une heure par jour, contre respectivement 10% et 20% pour la moyenne des pays de l'Union européenne.

Certes, des fédérations sportives s'ouvrent aux petits, à travers des sections "baby" (judo, gym, natation), mais intégrer des règles à cet âge est encore compliqué.

"Ce que l'on recommande, c'est de bouger pour faire fondre les graisses qui s'accumulent, on n'attend pas des performances olympiques", explique à l'AFP le Dr Arsan.

Et pratiquer une activité de plein air, intégrant un aspect "ludique", permet "de faire passer la corvée de manière amusante", ajoute le pédiatre, opposé à "la télé baby-sitter".

- Jouet abîmé = poubelle -

Mais quid de la sécurité, des accidents ?

En 2017, la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) a prélevé 739 jouets afin de vérifier leur conformité, parmi lesquels les trottinettes et les trampolines ont fait l'objet de contrôles spécifiques.

Nonobstant les jouets neufs, se pose le problème de ceux de seconde main, achetés dans les brocantes, les vide-greniers ou les sites de petites annonces. L'UFC-Que Choisir est intraitable sur ce point: "tout jouet abîmé ou cassé présente des risques pour la sécurité de l'enfant", donc "la poubelle est sa seule destination possible".

Enfin, souligne M. Moggio, les casques (obligatoires pour les cyclistes de moins de 12 ans depuis un an) et les protections aux coudes et aux genoux n'exemptent pas de toute vigilance: ces activités nécessitent toujours "la supervision d'un parent".

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