"Comme une dernière grande tournée", les fans de Johnny sont au rendez-vous
Du rock et des motos, "c'est un hommage qui lui va bien" : des dizaines, voire quelques centaines de milliers de fans, certains émus aux larmes, étaient amassés samedi devant l'église de la Madeleine et sur les Champs-Elysées pour dire adieu à Johnny Hallyday, dans un froid glacial.
"C'est magnifique, tout à son honneur", salue Anita Fraboulet, 52 ans, venue en famille des environs d'Évreux (Eure). "On l'a écouté toute notre vie : venir ici, c'était le moins qu'on puisse faire", ajoute son neveu Teddy, 29 ans.
Le chanteur était "le seul qui rassemble autant de gens, c'est une communion", s'émeut aussi Sylvie, Parisienne de 54 ans. "On lui rend ce qu'il nous a apporté. Johnny, c'était les premiers disques que l'on achetait quand on commençait à travailler", complète son ami Michel Lafite, fan depuis 41 ans, les larmes aux yeux.
"La musique que j'aime", "Gabrielle", "Requiem pour un fou"... Les musiciens de Johnny Hallyday ont enchaîné, pendant près de trois quarts d'heure avant le début de la cérémonie, des tubes du chanteur, repris à pleins poumons par une foule dense et émue, sous un grand ciel bleu, dans une ambiance de concert.
Michel Sorrentino, 48 ans, chante au milieu des admirateurs, dont certains sont en larmes. "C'est mon idole, j'ai appris à chanter et à jouer de la guitare en écoutant ses 33 tours quand j'étais jeune" explique-t-il.
Sur les Champs-Élysées, le passage du corbillard, suivi par des centaines de motards, est si rapide que les fans derrière les barrières ont à peine le temps de réagir. Ils applaudissent et acclament les nombreuses Harley-Davidson qui font vrombir leurs moteurs et klaxonnent.
Un silence - relatif - s'installe peu à peu, à l'arrivée du cortège funéraire à la Madeleine, interrompu par des "Johnny, Johnny!" et des applaudissements.
Laeticia Hallyday suit à pied le corbillard sur les derniers mètres, avec à ses côtés ses deux filles, Jade et Joy. Des admirateurs jettent des roses rouges sur le véhicule.
- 'Un moment historique' -
Le cercueil est déposé devant l'église de la Madeleine, sur laquelle a été affiché un portrait du chanteur en noir et blanc.
Quand le président Emmanuel Macron rend hommage au rockeur, on ne l'écoute que d'une oreille chez certains des fans rassemblés, avant que le cercueil ne soit porté dans l'église par des proches de Johnny Hallyday.
"Quand j'ai vu le cercueil, j'ai eu des frissons, c'était très émouvant", reconnaît Amélie Zouker, une chanteuse de zouk de 43 ans.
Michel Hospice, 72 ans, n'a pas hésité à rouler toute la nuit avec sa femme pour venir de Nîmes en camping-car. "Il fallait que je sois là", assure-t-il, assis sur une barrière. "Je ne vois pas bien, mais j'entends : je suis heureux d'être là."
"C'est un moment historique, il faut être là!", approuve Bertille Coffin, 25 ans, venue avec sa soeur Elise, 27 ans. Elles ont connu le chanteur par leurs parents et n'ont jamais cessé de l'écouter. "On pourra le raconter à nos enfants, car on l'écoutera encore."
Certains fans avaient campé une partie de la nuit pour être certains de bien voir le cortège descendre les Champs-Élysées depuis l'Étoile. Sur la place de la Concorde, la grande roue est parée d'un portrait du rockeur disparu et affiche le slogan "Johnny au revoir".
Dans la rue Royale, qui débouche sur la place de la Madeleine, Lucien Schouver, 53 ans, portant un bonnet siglé Johnny et un blouson en cuir customisé avec des écussons à l'effigie de sa star, est installé depuis vendredi 23H00.
"On le pensait tous invincible. Je n'ai pas mangé depuis deux jours, ça fait une boule, ça ne passe pas", dit-il à l'AFP.
Des admirateurs partent peu à peu lorsque débute la cérémonie funéraire, retransmise sur des écrans placés devant l'église et dans la rue qui y mène, et dont le son n'est pas toujours bien audible. Même si ils sont beaucoup à verser encore quelques larmes au moment de l'"Ave Maria".
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