Corse : une tentative de règlement de comptes vise le fils de l'ex-leader nationaliste Alain Orsoni

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Par Maureen COFFLARD - Ajaccio (AFP)
Publié le 13 septembre 2018 - 17:26
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Guy Orsoni, fils de l'ex-leader nationaliste Alain Orsoni et condamné en 2015 pour association de malfaiteurs, a été blessé par balles jeudi matin à Ajaccio, une tentative d'assassinat qui s'inscrit, selon le procureur d'Ajaccio, dans une logique de "règlements de comptes" au sein du "grand banditisme".

Le trentenaire a été touché au bras, dans des circonstances qui restent à préciser, alors qu'il se trouvait jeudi matin vers 09H30 à l'entrée des Jardins de l'Empereur, un quartier populaire sur les hauteurs de la ville. Son pronostic vital n'est toutefois pas engagé, a précisé Eric Bouillard, le procureur d'Ajaccio.

"M. Orsoni a été la cible de coups de feu par le passager d'une moto, armé d'un fusil d'assaut", a précisé dans l'après-midi le procureur de la République de Marseille, Xavier Tarabeux. Celui-ci a été saisi du dossier après que l'enquête a été transmise à la Jirs (juridiction interrégionale spécialisée) de Marseille, compétente en matière de grande criminalité organisée.

"Il y a eu beaucoup d'impacts de balles sur le véhicule, et une cinquantaine de douilles de calibre 7.62 ont été retrouvées, de type fusil d'assaut", a détaillé M. Tarabeux, en précisant que l'enquête était ouverte pour "tentative d'assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de la commission de ce crime".

Guy Orsoni a réussi à échapper à ses deux agresseurs, toujours recherchés, en fuyant à bord de son 4x4 Mercedes noir blindé vers le centre-ville, où il s'est arrêté non loin du tribunal et a été pris en charge par des policiers, selon une source proche de l'enquête.

"J'ai entendu deux déflagrations et après j'ai vu un 4X4", a raconté à plusieurs journalistes une femme d'une quarantaine d'années, qui n'a pas souhaité donner son identité, témoin des faits devant la boulangerie des Jardins de l'Empereur. "Vous entendez du bruit, vous vous posez la question de ce que c'est et après c'est la peur qui prend le dessus", a-t-elle poursuivi.

- "Guerre des clans" -

En milieu de journée, le 4x4 de M. Orsoni, feux allumés et les deux portières avant et arrière gauche criblées d'impacts de balles était immobilisé dans une petite rue à proximité du tribunal. Plusieurs membres de la police scientifique, en combinaison blanche et masque, scrutaient les lieux à la recherche d'indices.

Guy Orsoni a été hospitalisé en fin de matinée. Son avocat Camille Romani s'est dit auprès de l'AFP "soulagé qu'il n'ait été que blessé". "Il ne doit la vie sauve qu'au fait qu'il circulait dans un véhicule blindé", a estimé Me Romani.

Poursuivi avec 10 autres personnes, notamment pour assassinats et association de malfaiteurs en vue de commettre des assassinats, Guy Orsoni a été acquitté en juin 2015 pour les crimes et condamné à huit ans de prison pour une association de malfaiteurs en vue de se procurer de faux papiers.

L'accusation avait alors affirmé que ces assassinats s'inscrivaient dans une "guerre des clans" entre d'un côté les proches d'Alain Orsoni et de l'autre des proches de la bande criminelle du Petit Bar, du nom d'un café d'Ajaccio. Pour l'accusation, tous ces faits étaient la réponse du "clan Orsoni" à un complot visant à tuer Alain Orsoni déjoué à l'été 2008, et doublé d'un conflit financier.

En mai 2017, Guy Orsoni a été mis en examen dans une nouvelle affaire et placé quelques mois en détention provisoire pour association de malfaiteurs en vue de commettre un crime.

Militant nationaliste de la première heure, Alain Orsoni était l'un des chefs du Front de libération nationale de la Corse (FLNC), avant de fonder le Mouvement pour l'autodétermination (MPA). En pleine guerre fratricide au sein de la mouvance nationaliste, il avait quitté la Corse en 1996 et vécu 13 ans en Floride et au Nicaragua. Dénonçant régulièrement des "fantasmes", il a toujours contesté l'existence d'un "clan Orsoni".

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