Covid-19 : Hirsch (AP-HP) craint une deuxième vague "pire que la première"
Le directeur général de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP), Martin Hirsch, a estimé vendredi "possible" que la "deuxième vague" du Covid-19 en France "soit pire que la première", soulignant que la situation était "redoutable pour chacun d'entre nous".
"Il y a eu la perception depuis quelques mois que soit la 2e vague n'existait pas, soit que c'était une vaguelette. La situation est l'inverse: il est possible que la deuxième vague soit pire que la première", a estimé sur RTL le patron du plus grand centre hospitalier et universitaire en Europe.
"Pour l'instant, nous ne sommes que dans un mouvement ascendant dans de nombreuses régions", ce "qui qui rend effectivement les choses redoutables", a-t-il ajouté.
Interrogé sur les personnes contaminées par le coronavirus et admises en réanimation dans les hôpitaux de l'AP-HP, Martin Hirsch a indiqué que leur âge médian était de 62 ans.
"On a comme malades un certain nombre de jeunes qui ont des facteurs de risque, le père contaminé par son enfant, le père de ce père qui a reçu peu de visites, s'est isolé, faisait attention mais quand même son fils d'une cinquantaine d'années est venu le voir...", a énuméré le responsable.
Le directeur de l'AP-HP a confirmé que des congés avaient été déprogrammés pour nombre de personnels de ses hôpitaux, à l'approche de la Toussaint. "Mais pour d'autres, on a préféré qu'ils prennent des vacances maintenant, avant ce mois de novembre redoutable", a-t-il indiqué.
Le Premier ministre Jean Castex a annoncé jeudi que le couvre-feu serait étendu samedi à 38 nouveaux départements et à la Polynésie pour faire face à une circulation du virus "extrêmement élevée", avec 41.000 cas enregistrés en 24 heures, un niveau jamais vu.
Évoquant une moyenne de 30.000 cas par jour, Martin Hirsch a fait valoir que "la réalité est bien supérieure, ça c'est ceux qu'on dépiste".
"Il y a beaucoup de personnes positives, contaminantes, qui sont dans la rue sans le savoir et sans que personne ne le sache, probablement trois fois plus" que ces 30.000 cas, a-t-il estimé.
"Le virus est redoutable (...), on peut l'empêcher de circuler mais en faisant beaucoup plus attention que ce qu'on fait aujourd’hui", a-t-il martelé.
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