Des associations demandent à Bercy de suspendre le dioxyde de titane, additif alimentaire controversé
Des associations demandent lundi au ministère de l’Économie de suspendre le dioxyde de titane ou E171, un additif alimentaire controversé, en prenant l'arrêté ministériel nécessaire, selon une tribune publiée par le Monde.
En mai, la secrétaire d’État à la Transition écologique, Brune Poirson, avait fait spécialement le déplacement dans l'usine d'un confiseur à Tourcoing (Nord), pour annoncer la volonté du gouvernement de suspendre "d'ici la fin de l'année" l'utilisation dans tous les produits alimentaires du dioxyde de titane sous forme de nanoparticules.
En juin, les confiseurs français se sont engagés à bannir son usage et à l'automne, cette suspension a été votée par les parlementaires.
"Mais depuis… rien ne se passe", selon les signataires de cette tribune, dont UFC-Que Choisir, France Nature Environnement, la Ligue contre le cancer, Réseau environnement santé, Générations futures, Greenpeace, 60 millions de consommateurs...
"Pire, l’entrée en vigueur de cette mesure est gelée par Bercy. En vertu du code de la consommation, le ministère chargé de la consommation est le seul compétent pour prendre l’arrêté ministériel permettant de rendre cette mesure effective", poursuivent-ils. "Or Bercy refuse de rédiger cet arrêté, au motif qu’il n'y aurait pas de danger suffisamment +grave ou immédiat+ pour activer la clause de sauvegarde au niveau européen", affirme le texte.
Le dioxyde de titane, dont la présence est indiquée sur les étiquettes par TiO2 ou E171, est une poudre blanche utilisée principalement comme colorant, pour blanchir ou intensifier la brillance des produits alimentaires.
En France, outre les bonbons, le E171 est utilisé dans la production de desserts et crèmes glacés, de produits de boulangerie et pâtisserie, de biscuits, de gâteaux, de tablettes de chocolat, de desserts réfrigérés, etc., mais aussi de cosmétiques et de médicaments.
C'est le fait que cette substance contienne des nanoparticules -- d'une taille inférieure à 100 nanomètres facilitant leur pénétration dans l'organisme -- qui soulève l'inquiétude depuis plusieurs années des associations de défense des consommateurs et de l'environnement.
Une étude publiée en 2017 par l'Institut national de la recherche agronomique (Inra) concluait que l'exposition chronique au E171 favorisait la croissance de lésions pré-cancéreuses chez le rat. Sans que ces résultats ne permettent de conclure sur ses effets sur l'homme, selon l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses).
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.