Des "gilets jaunes" moins nombreux, mais toujours des barrages
Opérations péage gratuit et occupations de ronds-points, sites logistiques bloqués: les "gilets jaunes", moins présents en nombre, maintenaient la pression notamment dans l'Ouest et le Sud-Est, au lendemain de la quatrième journée de mobilisation du mouvement.
Des opérations de péage gratuit se poursuivaient notamment dans le Sud sur l'A20 dans le Lot et sur l'A9 à Perpignan, mais aussi sur l'A63 Bordeaux-Espagne, sur l'A65 Pau-Bordeaux, de même que dans les Landes et dans l'Hérault.
Dans les Bouches-du-Rhône, des opérations de filtrage ont été menées aux péages de La Ciotat, Pont de l’Etoile et de La Barque sur l'A8.
Samedi, un péage autoroutier, celui de Perpignan-sud, a été saccagé et partiellement brûlé dans la nuit, laissant le flot de voitures entrer et sortir librement dimanche sur l'A9 qui relie la France à l'Espagne, en présence de gendarmes.
Des barrières ont été cassées, une cabine a été carbonisée dans un sens et tous les panneaux de signalisation ont été démontés et brûlés. Entre 400 et 500 manifestants s'étaient rassemblés sur ce péage, bloquant camions et voitures dans les deux sens, de même qu'au péage du Boulou, le dernier avant l'Espagne.
En Nouvelle-Aquitaine, nombre de rassemblements, barrages filtrants, péages gratuits ou opérations escargots de "gilets jaunes" restaient actifs, aucun ne coupant toutefois un axe majeur, selon les préfectures et le réseau autoroutier.
De nombreux rassemblements étaient signalés sur des ronds-points partout dans le pays, notamment dans les Landes, avec une dizaine de rassemblements ou barrages filtrants, et au niveau d'accès à des autoroutes, comme dans le Lot-et-Garonne et en Gironde, à l'A62 Bordeaux-Toulouse, aussi en Pyrénées-Atlantique, sur l'A63 à l'accès de Biarritz.
Dans le Gard, la préfecture dénombrait une dizaines de barrages filtrants et quelques barrages bloquants, également dans le Cher, au niveau de la Charité sur Loire, avec un blocage de la RN18 dans les deux sens.
Dans le Sud-Est à la mi-journée, en raison de la présence de "gilets jaunes" aux abords de l’A7, les entrées étaient interdites aux poids lourds dans les deux sens à Loriol et à Montélimar, selon Vinci Autoroutes.
Des manifestants filtraient ou bloquaient les accès à des zones commerciales, comme à Carcassonne ou à Béziers, où quelques dizaines de "gilets jaunes" bloquaient la base d'Intermarché de Bessan.
Dans le Vaucluse, des "gilets jaunes" bloquaient l'accès aux zones commerciales de Vedène et d'Orange/Europe et à Bollène et Orange Sud, les entrées étaient interdites à tous véhicules.
Le dépôt pétrolier du Mans restait également bloqué. Les manifestants, y ont installé des chicanes, des cabanes de fortune et des barricades de palettes et de pneus qui brûlent, a constaté un journaliste l'AFP. "Stop au racket du gouvernement", peut-on lire sur une affiche. Sur un pneu de tracteur surplombé d'un sapin décoré avec des guirlandes et des chaînes est écrit: "qui sème la misère récolte la colère".
Ailleurs dans la Sarthe, les manifestants maintenaient un campement sur l'A28 à Montalban.
- Accalmie -
La tendance était néanmoins à l'accalmie, comme dans l'Hérault avec une présence en baisse des "gilets jaunes", indiquent la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP) et la préfecture.
Même chose dans le Calvados où "à 14H30, on avait dix points de rassemblement pour un total de 150 personnes", selon la préfecture.
En début de matinée, la préfecture de Loire-Atlantique a recensé "une dizaine de personnes en Loire-Atlantique". "Il y a très peu de monde encore présent", a-t-on indiqué à l'AFP.
Dans les Alpes-Maritimes, quelques manifestants statiques étaient signalés aux ronds-points de Mougins, Cagnes et Antibes.
L'autoroute A9, fermée entre Agde et Saint-Jean-de-Védas, dans les deux sens, devait rouvrir en début d'après-midi.
Parmi les incidents, samedi soir, vers 22H00 à Béziers, un chauffeur de poids lourd espagnol, excédé, a fait usage de son pistolet, en tirant des balles à blanc sur un manifestant qui a été légèrement blessé à la main.
Le chauffeur a ensuite forcé le barrage avant d'être arrêté par les policiers.
Dans les Côtes d'Armor, les manifestants, rassemblés dans la zone commerciale de Langueux qu'ils occupent depuis le début du mouvement le 17 novembre, discutaient entre eux de la "réponse au préfet" au lendemain de heurts, a indiqué à l'AFP Tristan Lozach, un porte-parole des manifestants.
Au moins deux personnes y ont été interpellées et un policier pris à partie par les manifestants a été grièvement blessé, sans être en danger, avait indiqué la préfecture.
Quelque 136.000 manifestants ont été recensés samedi en France par le ministère de l'Intérieur qui a fait état dimanche de 2.000 personnes interpellées en lien avec les manifestations des "gilets jaunes" de la veille.
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