Education : Blanquer veut développer le recrutement ciblé des professeurs
Le ministre de l'Education veut développer le recrutement ciblé des professeurs afin de "dynamiser" leur carrière et donner "un peu d’air au système", a-t-il annoncé dans un entretien à l’hebdomadaire l'Obs publié jeudi.
"Dès cette année, nous renforcerons la dimension humaine" du recrutement des professeurs, a expliqué Jean-Michel Blanquer. "Les écoles, les collèges et les lycées pourront demander la création de postes à profil échappant à l'affectation aveugle de la machine."
A l'heure actuelle, les mutations et affectations des professeurs sont régies de manière informatique selon un système de points et d'ancienneté.
"Ce que nous voulons, c’est donner un peu d’air au système, permettre aux enseignants qui le souhaitent de suivre des parcours plus singuliers. Et qu’on ne caricature plus l’Education nationale en pachyderme préhistorique", a ajouté le ministre, à quelques jours de la rentrée scolaire lundi.
Pour mettre en place ce nouveau mécanisme qui pourrait concerner jusqu'à "10%" des recrutements, le gouvernement entend développer des systèmes de ressources humaines "de proximité", déployés au sein même des établissements.
A l'issue d'un discours devant le personnel de direction des collèges et lycées du Bas-Rhin à Strasbourg, Jean-Michel Blanquer a expliqué jeudi après-midi que "le recrutement sur profil est quelque chose qui existe à petite dose dans l'Education nationale aujourd'hui" pour un établissement avec un projet "par exemple dans le domaine sportif ou culturel", qui peut dire qu'il a besoin "de professeurs ayant un profil correspondant à ce projet".
"Nous voulons que cette dimension, qui est bonne, puisse se déployer, non pas être systématique pour toutes les affectations de tous les professeurs mais devenir quelque chose de plus fréquent parce que cela voudra dire aussi qu'on aura eu plus systématiquement dans les établissements de France un projet éducatif donnant son originalité à chaque établissement et faisant que les adultes qui y travaillent et les élèves qui étudient y viennent avec désir", a expliqué le ministre.
M. Blanquer a par ailleurs réaffirmé qu'une part de la prime annuelle accordée dès la rentrée aux enseignants des écoles et collèges des réseaux d'éducation prioritaire renforcés (REP+), promesse de campagne d'Emmanuel Macron, serait conditionnée aux bons résultats des équipes pédagogiques.
"Cela implique de contractualiser avec l’établissement sur des objectifs, et de pouvoir s’assurer que lesdits objectifs sont bien atteints. L’instance d’évaluation indépendante qui sera mise en place en 2019 contribuera à cette logique", a affirmé le ministre dans l'Obs.
Les personnels de l'Education nationale exerçant dans des quartiers très défavorisés (REP+) doivent toucher une première prime annuelle de 1.000 euros dès la rentrée, avant une montée en charge progressive qui pourra aller jusqu'à 3.000 euros par an.
Cette prime, qui a pour objectif d'accroître l'attractivité des postes, doit s'ajouter à celle de 2.315 euros annuels instaurée par le gouvernement précédent pour les enseignants de REP+.
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