Elisabeth Borne confirme l'abandon du projet d'A45 entre Lyon et Saint-Étienne
La ministre des Transports Élisabeth Borne confirme l'abandon du projet d'autoroute A45 entre Lyon et Saint-Étienne, dans une interview à paraître jeudi dans le quotidien régional Le Progrès, privilégiant "des solutions alternatives routières et ferroviaires".
Ce projet dont le financement était bouclé de longue date et qui n'attendait plus qu'une signature du gouvernement, visait à améliorer le trafic routier très dense entre les deux métropoles de Rhône-Alpes mais il n'avait pas été retenu dans le rapport Duron sur les infrastructures du pays au printemps.
"Si ce projet était simple et consensuel, l'autoroute A45 serait réalisée depuis longtemps. On ne peut pas ignorer le prélèvement de terres agricoles, l'impact environnemental, l'absence du grand contournement de Lyon sur lequel l'A45 doit déboucher", déclare Mme Borne au journal.
"Le Conseil d'orientation des infrastructures, qui est une instance indépendante et transpartisane, a recommandé de travailler plutôt sur des solutions alternatives routières et ferroviaires à l'A45. C'est aussi la position du gouvernement", ajoute la ministre, qui avait fait état de cette décision à des parlementaires de la Loire mercredi matin lors d'une réunion de travail sur le projet de loi d'orientation des mobilités.
Mme Borne a aussi assuré que l'État tiendrait "son engagement des 400 millions d'euros" initialement prévus pour le projet d'A45, "pour améliorer la relation entre Saint-Étienne et Lyon, que ce soit par la route ou par le rail".
La ministre évoque ainsi la piste "d'un élargissement à 2X3 ou 2X4 voies" ou d'un "nouveau pont de franchissement sur le Rhône" pour le nœud routier de Givors-Ternay, au sud de Lyon. Elle fixe également l'objectif "de doubler" le nombre actuel des 20.000 voyageurs quotidiens par train "par des travaux qui renforcent les infrastructures et des investissements dans du matériel roulant aux capacités d'accueil supérieures".
"Si la décision est indigne sur la forme, elle est sur le fond, incompréhensible", a réagi mercredi soir Laurent Wauquiez, président LR du Conseil régional d'Auvergne-Rhône-Alpes, dans un communiqué commun avec Georges Ziegler et Gaël Perdriau, respectivement président du conseil départemental de Loire et maire de Saint-Étienne.
"Le dossier de l'A45 était techniquement, juridiquement et financièrement bouclé depuis avril 2017 (...) Il y a quelques jours encore, la ministre indiquait que +l'hypothèse de cette liaison autoroutière entre Lyon et Saint-Étienne n'était pas écartée+", ont-ils ajouté, dénonçant un "gouvernement qui rompt la parole donnée en méprisant nos territoires".
La ministre assure de son côté avoir précisé la position du gouvernement à Laurent Wauquiez lors d'un entretien le 9 octobre.
La coordination des opposants à l'A45 a salué une "très grande victoire", exigeant "des garanties et un véritable plan B", pas "un simple rafistolage de l'existant, A47 et TER compris". "Les associations, les citoyens et les écologistes sont enfin écoutés", se sont aussi félicités les élus EELV de la Région.
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