Wauquiez "assume ses propos", sauf sur Sarkozy, et dénonce des "méthodes de voyou"

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Par AFP - Paris
Publié le 20 février 2018 - 20:03
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Laurent Wauquiez a écarté mardi toute forme d'excuse et "assume" ses propos chocs, sauf ceux sur Nicolas Sarkozy, quatre jours après la diffusion par TMC de ses déclarations devant des étudiants lyonnais, des "méthodes de voyou" contre lesquelles il va porter plainte et saisir le CSA.

Après "quatre jours de déchaînement médiatique totalement surréaliste", le président des Républicains (LR) s'est livré à une grande explications sur BFMTV. "Ce que j'ai dit devant les étudiants, je le redis de la même manière devant vous parce que j'assume. (...) J'assume les propos qui ont été les miens, je n'ai pas de double langage", a-t-il déclaré à la journaliste Ruth Elkrief.

"Je suis devenu une cible", a insisté M. Wauquiez, qui assure n'avoir "pas une once de mépris pour les Français" et dénonce un "deux poids, deux mesures" avec le traitement médiatique réservé à Emmanuel Macron: les déclarations du chef de l’État sur les Comoriens avaient été commentées "moins d'une journée", a-t-il relevé.

Seul regret: le passage concernant Nicolas Sarkozy. "Je le regrette vraiment, j'ai présenté mes excuses" à l'ancien chef de l’État. "Je n'ai jamais sérieusement pensé que les ministres étaient écoutés en Conseil des ministres", a-t-il dit.

Pour le reste, "je sors de cette épreuve plus déterminé que jamais à défendre mes convictions et ma liberté de parole", a conclu Laurent Wauquiez, qui durant une demi-heure est revenu point par point sur ses déclarations au vitriol devant les étudiants de l'EM Lyon Business school.

Gérald Darmanin ? "Un ministre qui fait l'objet d'une plainte déposée par une femme pour abus de faiblesse ne peut pas rester au gouvernement". "Ce n'est pas une question de justice, c'est une question d'exemplarité", a-t-il ajouté, jugeant que certains responsables politiques s'abritaient "un peu trop facilement derrière la présomption d'innocence".

Emmanuel Macron ? "Il a construit sa victoire à la présidentielle sur la démolition de François Fillon. Je le maintiens".

Les députés En Marche ? "En utilisant le terme de guignols, j'ai été très sobre", a-t-il insisté mardi.

Alain Juppé, qui a "perdu toute forme de crédit" en augmentant les impôts à Bordeaux ? C'est "une grande figure politique". Mais "quand on augmente les impôts et qu'on augmente la dette, les Français savent qui à l'arrivée va payer l'addition". Et "c'est exactement ce que fait Emmanuel Macron".

- "mal à l'aise" -

Petit bémol: Valérie Pécresse, qui fait "nombre" de "conneries" ? "De l'humour", a-t-il expliqué mardi.

Avec cette explication de texte, Laurent Wauquiez espère en avoir terminé avec ce qui a constitué sa plus grande tempête médiatique depuis son élection à la présidence des Républicains en décembre, alors que le parti se targuait d'être la "principale force d'opposition", avec deux victoires à des législatives partielles.

La majorité s'était déployée pour dénoncer les propos de M. Wauquiez, le président de l'Assemblée nationale François de Rugy et le président du groupe LREM Richard Ferrand exigeant "des excuses aux Français".

Au sein de la droite, les porte-parole attaquaient la "déontologie" journalistique. Mais le ton était nettement plus sceptique en coulisses. "Officiellement, on fait bloc mais tout le monde est très mal à l'aise. C'est une connerie sans nom, qui va laisser des traces", jugeait mardi matin un parlementaire LR.

Seize élus LR du Conseil régional d'Ile-de-France ont dénoncé les déclarations visant Valérie Pécresse, sa principale rivale au sein de LR. A Bordeaux, un élu proche de M. Juppé a dénoncé une "saloperie" contre l'ancien Premier ministre.

Après sa prestation, l'ancien ministre Dominique Bussereau, conseiller spécial de Mme Pécresse dans son mouvement Libres!, a claqué la porte: "Puisque Laurent Wauquiez assume ses errements et sa violence verbale j’en tire les conséquences : j’étais en congé de LR, ce soir j’en démissionne définitivement", a-t-il tweeté.

La Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) a exprimé sa "déception" après avoir entendu le président d'Auvergne-Rhône-Alpes expliquer que les organisations patronales ne s'intéressaient qu'à "toucher de l'argent" des pouvoirs publics. Quant aux socialistes de la région, ils ont demandé que l'EM Lyon Business School mette fin à "sa collaboration" avec le patron de LR.

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