Essonne : prison avec sursis pour les parents d'élève qui avaient agressé une enseignante
Ils justifiaient leur violence par le "harcèlement" de leur fils: le couple de parents d'élève qui a agressé une enseignante lundi dans un collège de Chilly-Mazarin (Essonne) a été condamné mercredi à un an d'emprisonnement avec sursis.
Le tribunal correctionnel d'Evry a assorti cette peine d'une "mise à l'épreuve" de deux ans: les parents ont notamment interdiction de contacter l'enseignante et devront se faire soigner pendant cette période. Une décision conforme aux réquisitions du procureur, indigné par cette affaire "avec un fond de racisme", où "l'autorité a été bafouée".
Cours de sport lundi matin au collège les Dînes Chiens: Kelvin, onze ans, refuse de mettre ses chaussures, persuadé qu'un autre élève de 6e veut le frapper. Dans le vestiaire, son enseignante lui demande de s'expliquer. Le ton de l'enfant monte, elle demande des excuses et lui prend son carnet pour y mettre un mot.
Après la pause de midi, le beau-père et la mère de l'élève arrivent au collège et veulent voir l'enseignante de 56 ans car leur fils leur a affirmé qu'elle lui avait "craché dessus" et "plaqué contre le mur". Immédiatement, l'enseignante est rouée de coups, le principal a tenté de s'interposer.
En garde à vue depuis lundi soir, les parents étaient jugés en comparution immédiate. Dans le box, ils ont répété leur foi en leur progéniture. "Mon fils n'est pas un menteur", a estimé la mère, chômeuse de 37 ans.
"Il ne m'a jamais menti", a fait écho le beau-père, technicien frigoriste de 29 ans. Malgré les témoins l'accablant et le certificat médical établissant les hématomes et les ecchymoses de l'enseignante, l'homme a nié l'avoir frappé. Sa compagne a reconnu lui avoir tiré les cheveux et porté un coup de genou au crâne.
Le couple, qui a regretté son "comportement puéril", a expliqué être "parti en vrille" à cause du "harcèlement" de leur enfant. Le changement de classe qu'ils réclamaient a été refusé par la direction, qui a organisé une médiation entre leur famille et une autre.
L'enseignante a évoqué un enfant "marginalisé", capable de tenir "des propos racistes" mais dont l'intégration s'était amélioré ces derniers temps. La famille se plaignait des "bougnoules qui font la loi dans le collège", selon l'audition du principal devant les policiers.
"Il a peut-être des problèmes avec des camarades de sa classe (...), ça ne justifie absolument pas les faits de violence qui ont été commis", selon le procureur. Il a dénoncé un couple "qui croit en la parole d'un enfant de onze ans plutôt qu'en celle d'une professionnelle avec 17 ans de carrière".
L'agression avait provoqué une grève des professeurs mardi au collège.
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.