Européennes : Macron dit être "acteur" pour ne pas que l'Europe "se disloque"

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Par AFP - Paris
Publié le 21 mai 2019 - 02:00
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Emmanuel Macron à l'Elysee à Parisle 20 mai 2019
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© ludovic MARIN / AFP
Emmanuel Macron à l'Elysee à Parisle 20 mai 2019
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Emmanuel Macron a défendu lundi son rôle d'"acteur" et non de "spectateur" dans la campagne des européennes, afin de ne pas "laisser se disloquer l'Europe", menacée par les nationalistes, ses "premiers ennemis", dans un entretien aux quotidiens régionaux.

"Toutes les autres listes en font un référendum contre le président de la République et le gouvernement. Il ne s'agirait pas que je sois le seul à ne pas pouvoir prendre la parole", a-t-il plaidé, alors que la liste Renaissance est au coude-à-coude voire derrière le Rassemblement national dans les derniers sondages.

"Je ne peux donc pas être un spectateur, mais un acteur de cette élection européenne qui est la plus importante depuis 1979 parce que l’Union est face à un risque existentiel. Si, en tant que chef de l’Etat, je laisse se disloquer l’Europe (...) j’aurai une responsabilité devant l’histoire. Le président français n’est pas un chef de parti mais il est normal qu’il s’implique dans des choix fondamentaux", a-t-il ajouté.

Avant de s'en prendre à nouveau aux nationalistes. "Est ennemi de l’Europe celui qui ne croit pas en son avenir. Les nationalistes qui veulent la diviser sont ses premiers ennemis", a-t-il lancé.

Il a aussi dénoncé "une connivence entre les nationalistes et des intérêts étrangers, dont l’objectif est le démantèlement de l’Europe", évoquant l'influence de Steve Bannon, ex-conseiller de Donald Trump, et les financements russes de "partis extrêmes".

"Des lobbyistes comme M. Bannon, proches du pouvoir américain" disent souhaiter ce démantèlement, a déclaré le président français, après les attaques du Premier ministre Édouard Philippe qui a fustigé l'appui de Steve Bannon à Marine Le Pen.

Emmanuel Macron a estimé que "les Russes et quelques autres n’ont jamais été à ce point intrusifs pour financer, aider les partis extrêmes". "On ne peut être que troublé. Il ne faut pas être naïf", a-t-il dit.

- taxation du kérosène -

"Mais je ne confonds pas les États et certains individus, même si les groupes d’influence américains ou les oligarques russes affichent des proximités avec les gouvernements", a-t-il nuancé.

Quant au Rassemblement national, "ils ont voté contre tout ce qui est dans l’intérêt de la France. Leur projet affaiblit la France et divise l’Europe", a-t-il martelé.

Il a refusé de se placer dans l'hypothèse d'une victoire du RN, indiquant : "Je n’ai pas l’esprit de défaite, j’ai l’esprit de conquête. La France sera d’autant plus forte que nous ferons un bon score".

Sur le fond, il a souhaité après les élections la tenue d'une "Convention fondatrice européenne" où "les chefs d’États et de gouvernement, avec le nouvel exécutif et les responsables du Parlement, avec les citoyens, prennent le temps de définir la stratégie de l’Europe pour les cinq années à venir, y compris les changements de traités".

Il a insisté sur les questions d'environnement, expliquant avoir "beaucoup progressé sur ce sujet ces derniers mois en écoutant" la jeunesse européenne.

"L'histoire nous jugera sur ce sujet. Je voudrais que l'on avance sur la taxation commune du kérosène en Europe et que l'on ait une vraie négociation internationale", a-t-il dit, reprenant une piste de la liste Renaissance. Il a aussi rappelé vouloir taxer en Europe les entreprises les plus polluantes et de mettre en place une taxe carbone aux frontières.

Interrogé sur la relation franco-allemande, il a assuré qu’elle s’est "rééquilibrée" et que la France "fait entendre sa voix". "Avec Angela Merkel, nous nous respectons et nous travaillons très bien ensemble".

Et sur la politique française, il a coupé court aux spéculations en déclarant n'avoir "absolument pas" l'intention de remplacer son Premier ministre quel que soit le résultat des élections. "J'ai toute confiance en Édouard Philippe qui s'engage sans compter auprès des proeuropéens, a-t-il conclu.

Le chef de l’État était interrogé par neuf journalistes des grands groupes de la presse régionale, comprenant une cinquantaine de quotidiens. Seul absent, La Voix du Nord qui refusé l'invitation car l'Elysée a souhaité relire l'entretien avant publication. La présidence n'a rien changé sur le fond des propos tenus, ont indiqué par la suite les neuf journalistes présents.

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