Végan : chasseurs et bouchers demandent la "tolérance" face aux "extrémistes"
Les représentants des chasseurs et bouchers des Hauts-de-France ont demandé samedi à Calais, où se tient dans le calme un festival végan, la "tolérance" des différents modes de consommation face à certains "extrémistes" qu'ils accusent d'être à l'origine des attaques contre leurs commerces et fédérations.
"On demande la tolérance, qu'on laisse les bouchers faire leur métier tranquillement", a lancé Gabriel Hollander, boucher et vice-président de la Chambre de métiers et de l'artisanat de la région, lors d'une conférence de presse devant la mairie.
"On ne peut plus accepter ce qui se passe", a répété Laurent Rigaud, président de la Fédération des bouchers des Hauts-de-France, en référence aux caillassages qui ont eu lieu depuis avril 2017 en France, et dans la métropole lilloise au printemps, "sans aucune interpellation". Il a mis en cause directement l'association militante L214 et a, par ailleurs, promis de répondre à ces attaques si elles n'étaient pas punies.
"Nous n'avons rien contre les salons végans, ce que l'on demande, c'est que les végans fassent le tri chez eux, ils abritent en leur sein des gens d'une violence extrême", a déclaré Willy Schraen, président de la Fédération nationale de chasse, fustigeant "l'intolérance qui revient sur le devant de la scène."
Dans un communiqué samedi, l'association L214 a "contesté" être à l'origine de ces violences et dit réfléchir aux "actions judiciaires à mettre en oeuvre pour que cessent les amalgames mensongers et diffamatoires".
"Je ne pense que du mal (des caillassages), ça ne peut que desservir la cause animale", a réagi Isabelle Brassens, membre de L214 de Lille, qui tenait l'un des stands. "Aux dernières nouvelles, on n'a pas trouvé qui a fait ça".
"On comprend qu'ils (les commerçants) soient en colère. Que des vitrines aient été cassées, ce n'est pas normal. On estime qu'il faut respecter les gens et leur travail, même si on n'est pas d'accord avec leurs idées", a ajouté auprès de l'AFP Arielle, organisatrice du salon pour Fareplace France, qui n'a pas souhaité que son nom apparaisse.
Le festival avait été annulé par la maire LR Natacha Bouchart, par peur de débordements, avant que le tribunal administratif, saisi par les associations, n'ordonne sa tenue.
Les représentants des chasseurs et métiers de bouche, qui avaient appelé à un rassemblement pour se faire entendre, l'ont finalement annulé "pour ne pas mettre de l'huile sur le feu".
Ils ne se sont pas rendus au salon, qui se déroulait dans le calme et où l'on pouvait voir affiches et T-shirts : "Mangez des fruits, pas nos amis" et "chaque vie compte" avec des images d'animaux.
Depuis début 2018, la Confédération française de la boucherie, boucherie-charcuterie, traiteurs (CFBCT) a recensé en France "douze cas de commerces alimentaires caillassés avec tags de revendications anti-spécistes" et "plusieurs dizaines" de cas de détériorations, avec du "faux sang versé" ou de la "pose d'autocollants revendicatifs".
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.