France Télévisions décroche les droits de diffusion des JO de Paris
France Télévisions a décroché la diffusion en clair des Jeux olympiques de Paris 2024, en partenariat avec le groupe Discovery, un événement historique annonciateur d'audiences exceptionnelles, et une priorité pour le groupe pourtant soumis à une cure d'économies drastique.
TF1 et M6, mais aussi des opérateurs télécom et des géants du numérique étaient sur les rangs. Mais il était "fondamental" pour France Télévisions d'être présent sur ces premiers JO d'été français depuis 1924, a déclaré à l'AFP Laurent-Eric Le Lay, directeur des sports d'un groupe "fier de pouvoir" ainsi "participer à la ferveur nationale".
France Télé a signé mercredi 17 avril un accord avec le groupe américain Discovery qui détient les droits des JO 2022 (Pékin) et 2024 pour l'Europe. Discovery diffusera aussi les épreuves sur sa chaîne payante Eurosport.
Du 26 juillet au 11 août 2024, France Télévisions diffusera les épreuves sur trois chaînes: France 2 et France 3 seront mobilisées pour diffuser l'ensemble des compétitions en direct, et une chaîne numérique sera "spécialement mise en place à destination d'un public en mobilité et de communautés plus spécifiques", souligne le communiqué commun des deux groupes.
Les droits des Jeux paralympiques doivent encore être attribués.
"C'est un moment important pour le service public. France Télévisions va pouvoir donner à voir les JO à tous les publics, à tous les Français", s'est félicitée Delphine Ernotte, la présidente du groupe public, sur Twitter.
"Lorsque l'on pense aux Jeux, ce sont souvent des moments magiques de télévision qui nous reviennent en mémoire. Des exploits, des émotions, des victoires, parfois des échecs. Tous ces moments, nous les vivons avec France Télévisions depuis les Jeux de Moscou de 1980 et nous sommes heureux que l'histoire continue avec le service public en 2024 alors que notre pays organise les Jeux après 100 ans d'attente", a réagi Tony Estanguet, président du Comité d'organisation des JO (COJO) de Paris.
- Montant confidentiel -
Le montant de la transaction est resté confidentiel. Mais Discovery, qui avait acquis auprès du CIO les droits de retransmission pour toute l'Europe des Jeux d'hiver 2018 à ceux d'été 2024, avait estimé fin 2017 que les droits de Paris-2024 valaient "au minimum le prix payé pour une Coupe du monde de football". TF1 avait payé 72 millions d'euros pour les droits du dernier Mondial.
France Télévisions avait dépensé de son côté 50 millions pour les droits des Jeux de Rio 2016. "Les JO de Paris ont, bien sûr, une valeur différente des autres JO", a appuyé mardi le PDG de Discovery International Jean-Briac Perrette. Eurosport proposera "l'ensemble" des épreuves en direct à ses abonnés, via des chaînes dédiées et des canaux numériques, a précisé le PDG.
Au Royaume-Uni, en Allemagne, c'est aussi le service public qui diffusera ces JO situés sur un fuseau horaire propice pour la première fois depuis Londres 2012. Cette année-là, 39 millions de Français avaient regardé au moins une heure des épreuves olympiques.
"L'objectif fixé avec le CIO était que les JO soient vus par le maximum de gens sur le maximum d'écrans. L'accord avec France Télévisions nous met en bonne position pour respecter ce principe", a indiqué Jean-Briac Perrette.
France Télévisions doit pourtant se serrer la ceinture. La vaste réforme de l'audiovisuel public engagée par le gouvernement prévoit d'importantes économies (190 millions d'euros d'ici à 2022), la fermeture de deux chaînes (France 4 et France Ô), et va entraîner la suppression de mille postes à France Télévisions.
La redevance TV, qui génère plus de 3 milliards d'euros de recettes nettes par an, pourrait également être supprimée.
"Delphine Ernotte a priorisé l'acquisition des JO mais ça ne sera fera pas au détriment d'autres droits sportifs", a affirmé Laurent-Eric Le Lay. "Ça ne remettra pas en cause notre rôle vis-à-vis des grands évènements que nous avons, comme le Tour de France ou d'autres sports", a-t-il insisté.
Les cinq prochaines années permettront au groupe public de raconter l'organisation des Jeux et la préparation des athlètes, au fil des prochaines compétitions: les championnats du monde de natation en Corée en juillet, d'athlétisme au Qatar fin septembre ou les JO de Tokyo en 2020.
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.