"Gilets jaunes" : au président de "trouver les mots et les réponses" estime la presse
La presse enjoint lundi à Emmanuel Macron de "trouver les mots et les réponses" à la colère populaire, alors que le gouvernement cherche à sortir de la crise provoquée par les émeutes qui ont secoué Paris samedi.
"Emmanuel Macron se doit de trouver les mots et les réponses concrètes de nature à apaiser le pays", estime Stéphane Albouy dans Le Parisien.
À la une, Libération affiche un président "submergé" et noyé dans le jaune. Son directeur de la rédaction, Laurent Joffrin, juge que le président "a le choix entre deux rôles: celui du pompier et celui du pyromane". "La France peut-elle affronter les défis du siècle qui commence sans y associer le peuple?", s'interroge-t-il.
"Comment ça s'éteint ce truc?", s'exclame un Macron en pompier dans le dessin de Kak à la Une de l'Opinion. "Aucune idée", lui répond un "gilet jaune". L'éditorialiste Olivier Auguste pense que "la pression ne retombera pas sans un geste fort, compréhensible, immédiat sur ce qui a été le déclencheur du mouvement: le trop-plein fiscal."
"La France sous le choc attend des réponses. le président de la République doit trouver une issue à un conflit qui s'éternise", affirme également Le Figaro à la une.
Guillaume Tabard, toujours dans le journal conservateur, pense que les propositions de Laurent Berger de la CFDT ou d'Olivier Faure du PS "s'accordent davantage à la nature de la contestation" et trouve que c'est "plus par l'humilité des liens renoués que par l'éclat d'un coup politique que Macron s'en sortira."
-"Comment en sortir ?"-
"Seule réponse possible: la justice sociale" clame l'Humanité dès la une. Le directeur du quotidien communiste Patrick Le Hyaric considère que le pouvoir doit répondre "concrètement, notamment par l’augmentation des salaires et par la justice fiscale."
"Comment en sortir?": la question revient également à la une de La Croix, où Guillaume Goubert pense qu'une des solutions serait de "refonder la fiscalité". Pour l'éditorialiste du quotidien catholique, il faut "mettre fin aux violences et amorcer une sortie de crise par le dialogue".
"Emmanuel Macron, la cible numéro un des 'gilets jaunes', se met en seconde ligne", déplore de son côté Cécile Cornudet dans Les Échos. "Le chef de l'État cherche à faire retomber la pression qui le vise. Tout comme il espère encore sauver sa ligne économique et partant, la suite de son quinquennat", analyse-t-elle.
"Le gouvernement ne peut plus se contenter de répéter qu'il garde le cap. Il doit écouter le sage Gérard Larcher, qui rappelle qu'en navigation, garder le cap c'est aussi avoir l’intelligence des situations", tranche Bruno Dive dans Sud-Ouest.
"Quand un pouvoir déplore ne pas savoir à qui parler ni comment parler, c'est qu’il a perdu la faculté de comprendre", assène Pierre Fréhel dans Le Républicain Lorrain.
"Ni eux (les "gilets jaunes", ndlr) ni tous ceux qui les approuvent n'attendaient de l'élection de ce président qu'elle leur assigne un rôle de classe payante et non payée en retour", soutient Didier Rose (Les Dernières Nouvelles d'Alsace).
"Il va falloir aller vite. Parler juste, faire simple mais bien", conclut Géraldine Baehr de L'Union et L'Ardennais, en rappellant que le pouvoir a "cinq jours pour sortir de la crise" avant peut-être de nouvelles manifestations samedi.
"Le président de la République n'a plus d'autres choix que de mettre sur la table des mesures concrètes", estime Yann Marec du Midi Libre, "sans quoi, l'Acte 4 de la révolution en marche pourrait faire mal au pays", prévient-il.
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