"Gilets jaunes" : Macron "déplore" 11 morts, "aucun" du fait des forces de l'ordre
Le président Emmanuel Macron a "déploré" le bilan humain depuis le début de la crise sociale des "gilets jaunes" en France en annonçant que "11 personnes" avaient perdu la vie, tout en soulignant qu'aucune n'avait "été victime des forces de l'ordre".
"Je déplore que onze de nos concitoyens français aient perdu la vie durant cette crise (...). Je note qu'ils ont bien souvent perdu la vie en raison de la bêtise humaine mais qu'aucun d'entre eux n'a été la victime des forces de l'ordre", a déclaré le chef de l'Etat au cours d'une conférence de presse avec son homologue Abdel Fattah al-Sissi.
Depuis le début du mouvement social des "Gilets jaunes", le bilan était jusqu'à présent de dix morts.
Selon le ministère de l'Intérieur interrogé par l'AFP, la 11e victime est un "gilet jaune" de 52 ans qui a été victime d’un malaise cardiaque samedi à Paris, sans lien avec les incidents survenus dans la capitale.
Les faits se sont déroulés vers 14H35 près du métro Bonne Nouvelle, dans le centre de Paris. Ce manifestant est décédé à l'hôpital malgré les soins prodigués par les sapeurs-pompiers.
Depuis mi-novembre, des dizaines de milliers de manifestants protestent contre la politique sociale et fiscale du président Macron. Ces manifestations ont parfois été émaillées d'affrontements violents avec les forces de l'ordre.
A Marseille, une octogénaire avait été blessée au visage début décembre par des éléments d'une grenade lacrymogène, tirée pendant des heurts en marge de manifestations, avant de décéder à l’hôpital. Sa mort avait été imputée à "un choc opératoire" et non au "choc facial", avait affirmé le parquet de Marseille.
"Ce que la France vit depuis plusieurs semaines est inédit et je veux rendre hommage au professionnalisme des forces de l'ordre dans ce contexte", a ajouté lundi Emmanuel Macron.
Il répondait à la question d'un journaliste égyptien sur les troubles des deux derniers mois en France et le respect des droits humains par les autorités françaises.
Cette conférence de presse a été en bonne partie dominée par la situation des droits humains en Egypte, le président français déplorant la dégradation de la situation depuis la visite de M. Sissi à Paris en octobre 2017.
"En France, il est permis de s'exprimer librement (...). En France, on peut dire tout. Parfois, on dit beaucoup contre le pays lui-même, je le regrette", a répondu M. Macron, ajoutant que c'était "la force de la démocratie".
"Il y a, dans notre pays, une liberté qui est constitutionnellement garantie, qui est la liberté de manifester. Et nous entendons bien la protéger", a insisté Emmanuel Macron.
Lors des manifestations des "gilets jaunes", qui n'ont "jamais été interdites, des individus, des casseurs, des extrémistes (...) ont parfois commis le pire, des exactions consistant à saccager des commerces, des bâtiment publics, ou à mener des actes de violence à l'égard des forces de l'ordre ou d'autres personnes", a-t-il ajouté.
"D'une manière légitime, ils ont été interpellés. Pas interpellés parce qu'ils disaient quelque chose. Pas interpellés parce qu'ils pensaient quelque chose. Interpellés parce qu'ils cassaient, parce qu'ils détruisaient, parce qu'ils s'attaquaient à d'autres citoyens ou aux institutions".
"Je ne voudrais pas que soit confondus ici ou mélangés ces casseurs professionnels (...), qui seront punis comme le prévoit la loi (...), avec des concitoyens français qui manifestaient leur mécontentement comme ils ont droit de le faire", a-t-il encore poursuivi.
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