Injures antisémites contre Finkielkraut : six mois avec sursis requis contre un "gilet jaune"

Auteur:
 
Par AFP - Paris
Publié le 22 mai 2019 - 20:13
Image
Alain Finkielkraut arrivant au tribunal de Paris, le 22 mai 2019
Crédits
© - / AFP
Le parquet de Paris a requis mercredi six mois de prison avec sursis contre un "gilet jaune" jugé pour avoir proféré des injures antisémites contre le philosophe Alain Finkielkraut en marge d'une manifestation parisienne du mouvement en février.
© - / AFP

Le parquet de Paris a requis mercredi six mois de prison avec sursis contre un "gilet jaune" jugé pour avoir proféré des injures antisémites contre le philosophe Alain Finkielkraut en marge d'une manifestation parisienne du mouvement en février.

Il s'agit là d'une "véritable et rapide démonstration de haine et d'antisémitisme", a lancé la procureure, dénonçant "un antisémitisme qui se cache derrière un antisionisme".

Le philosophe avait été violemment invectivé par des manifestants en marge de l'acte 14 du mouvement, le 16 février. La scène avait suscité une vague de condamnations au sein de la classe politique.

Le prévenu, l'homme le plus reconnaissable sur les vidéos qui ont circulé, s'était notamment écrié: "Espèce de sioniste", "grosse merde", "elle est à nous, la France", ou encore "sale race" ou "t'es un haineux et tu vas mourir".

Cet homme de 36 ans, cheveux ras, barbe et fines lunettes, a assuré avoir injurié le philosophe en raison de ses positions "sionistes" mais contesté le caractère antisémite de ces propos.

Dans des explications parfois confuses, ce vendeur en téléphonie en Alsace a expliqué avoir, à la vue du philosophe, été aiguillonné par sa "cause de coeur", "la cause palestinienne".

"Je voulais lui dire mes prises de position", s'est-il justifié - sans s'excuser. Au sein des "gilets jaunes", "il y a des gens d'extrême gauche, d'extrême droite" mais ils "sont aussi contre le lobby sioniste" dont l'académicien est, selon lui, une figure de proue, a-t-il affirmé.

Alain Finkielkraut, qui ne s'est pas constitué partie civile, est cependant venu témoigner devant la 17ème chambre du tribunal correctionnel.

Se disant "sioniste" au sens large du terme tout en expliquant militer "depuis 1981 pour la solution à deux Etats", israélien et palestinien, l'académicien a estimé que "l'antisionisme peut dans certains cas être une forme d'antisémitisme: on veut coudre sur la poitrine des juifs non plus l'étoile jaune mais la croix gammée".

Le jugement, ainsi que la décision du tribunal sur plusieurs recours de la défense, sera mis en délibéré.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Kamala Harris
Kamala Harris, ou comment passer de la reine de la justice californienne à valet par défaut
PORTRAIT CRACHE - Samedi 27 juillet, la vice-présidente américaine Kamala Harris a officialisé sa candidature à la présidence des États-Unis, une semaine après le retr...
03 août 2024 - 12:49
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.