Journée "justice morte" des avocats : les tribunaux au ralenti
Les tribunaux français tournaient au ralenti mercredi, avec de nombreux reports d'audiences dus à la journée de mobilisation des avocats contre le projet de loi de programmation pour la justice, qui doit être présenté le même jour au conseil d'Etat.
A Pau (Pyrénées-Atlantiques), où le barreau de quelque 245 membres avait été en pointe de la contestation fin 2017, particulièrement sur la réforme de la carte judiciaire, les avocats observaient une "grève totale des audiences", à l'exception du procès d'assises d'une mère infanticide, qui a débuté lundi, a constaté l'AFP.
Sur son site, le Conseil national des barreaux (CNB) annonçait plusieurs dizaines d'actions ponctuelles pour cette opération "justice morte": grèves ciblées, rassemblements devant les palais de justice, journées voire semaines "justice morte" avec grève totale des audiences durant parfois, comme à Orléans, jusqu'au 30 mars, prochaine journée de mobilisation à l'échelon national.
A Lyon, l'action "Justice Morte" a rassemblé vers 9H00 plus de 300 avocats sur les marches de la cour d'appel, selon le barreau.
Le barreau de Lille (1.300 avocats) a voté la grève générale à l'unanimité, selon le bâtonnier Stéphane Dhonte.
A Marseille, plus de 300 avocats se sont réunis mercredi matin sur les marches du Palais (de justice) Monthyon, malgré la neige. Toutes les audiences étaient suspendues, selon Me Géraldine Méjean, vice-présidente de l'Union des jeunes avocats.
Dans son appel à la mobilisation daté du 17 mars, le CNB réaffirme son opposition au projet de loi de programmation de la justice 2018-2022.
Il dénonce en particulier "une déjudiciarisation et la perspective de déserts judiciaires qui priveront le citoyen de l’accès au juge ou des garanties attachées à la présence de l'avocat", et des disposition qui "renforcent les pouvoirs du parquet et de l’enquête au détriment des droits des citoyens".
burs-pbl/pjl/shu
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