La famille du terroriste de Marseille ne peut croire à une radicalisation religieuse

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Par AFP
Publié le 04 octobre 2017 - 16:43
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La maison à Zarzouna, en Tunisie, où habite la famille d'Ahmed Hanachi, désigné comme le meurtrier d
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La maison à Zarzouna, en Tunisie, où habite la famille d'Ahmed Hanachi, désigné comme le meurtrier de deux jeunes cousines à Marseille, le 4 octobre 2017.
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"Cette histoire de Daech, c'est impossible!". Les proches d'Ahmed Hanachi, un Tunisien désigné comme le meurtrier de deux jeunes cousines dimanche à Marseille, peinent à comprendre ce qui a pu pousser à l'acte cet homme selon eux perdu mais pas radicalisé.

L'organisation jihadiste Etat islamique (EI), qui a revendiqué le double homicide, a "menti", assure le père d'Ahmed, Noureddine Hanachi, un retraité ayant travaillé comme maître d'hôtel à Vienne, en Autriche.

"Cette histoire de Daech (acronyme arabe de l'EI, NDLR), pour moi c'est impossible", a-t-il déclaré mercredi à l'AFP.

"Peut-être qu'il était sous l'effet de la drogue" quand il a agressé à coups de couteaux les jeunes filles devant la gare Saint-Charles, suggère le père, un sexagénaire en jean et baskets.

La maison familiale, une vaste bâtisse récente rouge et crème, se trouve dans un quartier de classe moyenne de Laayoun, localité proche de Zarzouna dans la région de Bizerte, à quelque 70 km au nord de Tunis.

- 'Bon vivant' -

Pour l'oncle d'Ahmed, c'était un "beau gosse", "bon vivant", qui aimait s'habiller bien, mais n'avait "rien à voir" avec l'EI. "Rien ne montrait qu'il était dans la religion", dit-il à l'AFP.

Selon deux sources de sécurité tunisiennes s'exprimant sous couvert de l'anonymat, Ahmed et son frère Anouar seraient néanmoins classés "extrémistes".

Les parents peinent à réaliser ce qui s'est passé, d'autant qu'ils n'ont pas été convoqués par les autorités, disent-ils.

Un officier de la police locale a cependant confirmé à l'AFP que l'agresseur, abattu par des militaires peu après le double attentat, était bien leur fils.

Mardi, le ministre français de l'Intérieur Gérard Collomb avait indiqué que l'auteur du double attentat avait été formellement identifié comme étant Ahmed Hanachi, un Tunisien de 29 ans.

Les enquêteurs en France se concentrent sur la personnalité du tueur. La revendication par l'EI pose question: à ce stade, rien ne relie l'assaillant à l'organisation jihadiste.

Ahmed, avant-dernier d'une fratrie de cinq, dont deux autres frères séjournent actuellement en Europe illégalement selon la famille, a passé la majorité de sa vie adulte entre France et Italie.

Parti à 17 ans chez un oncle maternel en France, visa en poche, pour "faire sa vie", travailler et étudier, il n'est parvenu à rien, déplore le père, entre rire amer et inquiétude au sujet de la dépouille de son fils.

Sa famille a ensuite appris qu'il était parti en Italie et s'était marié avec une Italienne. "Pour les papiers", affirme Noureddine.

Un représentant de la mairie d'Aprilia en Italie a confirmé qu'Hanachi s'était marié avec une Italienne en 2008, et avait régulièrement résidé dans cette ville près de Rome jusqu'en mai dernier.

- 'Toutes les drogues' -

Il revenait régulièrement en Tunisie, et quelques amis de longue date se rappellent d'un fêtard, avec qui ils disent avoir essayé "toutes les drogues" fumées ou injectées, cocaïne, Subutex, etc.

"Nous sommes sous le choc. Cette histoire de Daech, c'est impossible", assure un ami aux bras marqués de tatouages et cicatrices, se présentant sous le nom d'Anouar, 29 ans. "On allait en discothèque avec lui l'été, je ne l'ai jamais entendu dire +Allah Akbar+", (Dieu est le plus grand), injonction proférée lors du meurtre à Marseille selon des témoins.

"Il te dit pas +Dieu est grand+ ou +il n'y a de Dieu que Dieu et Mohamed est son prophète+, il ne connaît pas ce langage. Mais plutôt, +viens on va boire, viens on va fumer et prendre des cachets+, il connaît que ça. Je le connais plutôt comme quelqu'un qui fume, bois et consomme du Subutex", un produit de substitution aux opiacés.

Selon lui, Ahmed avait essayé avec l'aide de son frère Anouar de se défaire de ses addictions à l'été 2016, lors d'un séjour de plusieurs mois en Tunisie.

"Il allait mieux, après il est rentré en Italie, en France".

Il aurait divorcé récemment, et se serait retrouvé dans la foulée sans papiers selon ses proches, ce qui ne l'a pas empêché de retourner en France.

"Je ne savais pas ce qu'il devenait ces derniers temps", indique le père, qui dit ne pas avoir parlé à ses fils en Europe depuis plus de deux mois.

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