Les circonstances de la mort de Maëlys examinées à la loupe

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Par Philippe DESMAZES, avec Daniel ABELOUS à Lyon - Pont-de-Beauvoisin (France) (AFP)
Publié le 15 février 2018 - 13:14
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L'affaire Maëlys
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Après les aveux de Nordahl Lelandais, les enquêteurs vont désormais s'attacher à déterminer les circonstances de la mort de Maëlys et notamment sa nature accidentelle, alors que l'ancien militaire est mis en cause dans une autre affaire criminelle, l'assassinat du caporal Arthur Noyer.

Acculé après la découverte de nouveaux indices, Lelandais a fini par avouer mercredi, après six mois de silence, avoir tué "involontairement" la fillette de 8 ans, disparue fin août lors d'un mariage à Pont-de-Beauvoisin.

S'il a fourni aux enquêteurs des indications qui leur ont permis de retrouver de premiers restes de l'enfant - un crâne et un os long - l'ancien maître-chien a refusé de s'exprimer sur les circonstances de sa mort.

"Il a indiqué qu'il souhaitait d'abord que le corps de Maëlys soit retrouvé et qu'il s'expliquerait ultérieurement", à l'occasion d'une prochaine audition, avait indiqué mercredi le procureur de Grenoble, Jean-Yves Coquillat.

Pour son avocat, Alain Jakubowicz, c'est un "grand soulagement" de voir que son client dit désormais la vérité après s'être muré dans le silence depuis sa mise en examen.

"L'enquête doit se poursuivre. Il aura à répondre à de nombreuses questions. Il sera entendu prochainement sur aux circonstances dans lesquelles cette mort est intervenue. J'ai la conviction qu'il y contribuera pleinement", a dit Me Jakubowicz, intervenant peu après le procureur de la République.

La reprise des recherches pour retrouver le reste de la dépouille de l'enfant était rendue difficile par les conditions météorologiques - neige, pluie et épais brouillard - compliquant encore la tâche des enquêteurs sur ce terrain très accidenté.

La gendarmerie a mobilisé de gros moyens: des chiens spécialisés dans la recherche de corps, un laboratoire mobile et une vingtaine d'experts de l’IRCGN (Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale).

Lelandais va-t-il pouvoir longtemps plaider le caractère accidentel de la mort de l'enfant alors qu'il est mis en cause dans le meurtre du caporal Noyer ?

"Je n'oublie pas qu'il y a un autre dossier", a indiqué Me Jakubowicz, sur les conseils duquel Lelandais est passé aux aveux.

Lelandais, dont le profil psychologique continue à dérouter les enquêteurs, a été mis en examen le 20 décembre pour l'assassinat d'Arthur Noyer en avril, toujours dans cette même région proche de Chambéry (Savoie).

- Cellule de coordination -

Sur France info, l'avocat de la famille Noyer Bernard Boulloud, a espéré "que le mis en examen ira jusqu'au bout de sa logique d'aveux".

Même si son avocat s'offusque de l'étiquette de +serial killer" qui est désormais attachée à son client, "sans l'ombre du commencement d'une preuve", le parquet de Grenoble a aussi rouvert récemment quatre autres affaires de disparitions, survenues en Isère entre 2010 et 2016.

Une cellule de coordination, baptisée Ariane, a été créée il y a moins d'un mois au pôle judiciaire de la gendarmerie nationale à Pontoise, afin de détecter d'éventuels recoupements entre Lelandais et des disparitions et crimes non élucidés.

Les gendarmes du Service central de renseignement criminel (SCRC) examinent à la loupe "le parcours de vie" de Lelandais, en interrogeant toutes les bases judiciaires mais aussi les prestataires privés comme les opérateurs téléphoniques, les transporteurs ou les assurances.

Ce travail vise à "fixer dans le temps et dans l'espace" le suspect pour permettre des rapprochements et relancer des enquêtes criminelles non résolues.

La cellule Ariane alimentera le logiciel d'analyse criminelle Anacrim, à l'origine de la spectaculaire relance de l'affaire Grégory.

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