Le dernier recensement de l’Insee montre que la croissance démographique est la plus forte dans les territoires peu denses.
L’Insee vient de dévoiler les résultats du recensement 2017, annonçant 66,524 millions d’habitants en France (hors Mayotte), accompagnés de diverses analyses dont une qui met en lumière un phénomène: la croissance démographique est plus marquée dans les territoires peu denses, entre 2007 et 2017.
L’étalement urbain se confirme
L’attractivité de ces communes «peu denses», peuplées de 200 à 3000 habitants pour la quasi totalité d’entre elles, se renforce, avec une augmentation de population de 0,6 % par an, supérieure à la moyenne nationale, qui est de 0,5 %, et ce même si tous les types de territoires gagnent des habitants.
L’Insee insiste particulièrement sur le fait que cette hausse est d’abord due au «solde migratoire apparent», c’est à dire aux déplacements de population. A l’inverse, la croissance démographique dans les communes denses «provient essentiellement d’un nombre de naissances très supérieur à celui des décès».
Etalement urbain et renforcement des liens entre les villes et leurs périphéries, notamment grâce aux nouvelles mobilités: la décennie étudiée renforce en réalité une tendance de trente ans en France. La nouveauté tient dans un solde naturel positif pour les communes peu denses, dû à la jeunesse de leur population.
Auvergne Rhône-Alpes donne l’exemple
Deuxième région française en nombre habitants (plus de 8 millions), Auvergne Rhône-Alpes illustre cette tendance, et la disparité entre les territoires. Au déclin démographique des départements ruraux comme l’Allier et le Cantal, malgré, précise l’Insee, un solde migratoire positif, répond le dynamisme de départements comme la Haute Savoie (2e plus forte hausse derrière la Corse du Sud), l’Ain et bien sûr le Rhône, autour de la métropole lyonnaise.
Avec des croissances démographiques respectives de 1,3 %, 1 % et 0,9 % par an, ces départements bénéficient, toujours selon l’Insee, de l’attractivité du bassin genevois et ses gisements d'emplois.
Rappelons que les études démographiques de l’Insee se basent sur la Grille communale de densité, établie par Eurostat et qui distingue les communes densément peuplées – qui concentrent 38 % de la population sur 2 % du territoire, les communes de densité intermédiaire, les communes peu denses et les communes très peu denses. Les communes peu denses représentent en France 53,8 % des communes (18 770) et 29,1 % de la population.