Les crues de la Seine depuis un siècle

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Par Olivier THIBAULT - Paris (AFP)
Publié le 26 janvier 2018 - 08:57
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Un homme regarde les berges inondées par la crue de la Seine, le 25 janvier 2018 à Paris
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© Philippe LOPEZ / AFP
Un homme regarde les berges inondées par la crue de la Seine, le 25 janvier 2018 à Paris
© Philippe LOPEZ / AFP

Le niveau de la Seine devrait monter ce week-end à Paris jusqu'à atteindre entre 5,80 et 6,20 mètres, plaçant l'épisode parmi les plus importants de ces 50 dernières années mais loin de la crue de 1910.

- La grande crue de janvier 1910 -

20.000 immeubles inondés dans la capitale, 30.000 maisons touchées en banlieue, 150.000 sinistrés: les inondations de janvier 1910 font figure de catastrophe naturelle majeure pour Paris et sa région.

Les photos d'époque témoignent du spectacle insolite de rues parisiennes inondées parcourues par des barques, de pontons de fortune aménagés au pied d'immeubles haussmanniens ou d'employés du métro se déplaçant à la rame, à la station Odéon par exemple.

L'eau reflue massivement par les égouts et des quartiers éloignés de la Seine sont touchés: boulevard Haussmann, gare Saint-Lazare ou les sous-sols du Palais-Bourbon. La crue atteint son pic le 28 janvier avec une cote de 8,62 mètres.

La ville mettra des mois à s'en remettre, le métro restera à l'arrêt pendant de longues semaines. Les dégâts sont énormes, équivalant à un montant actuel de 1,5 à 2 milliards d'euros (chiffre cité par la préfecture de police de Paris). Une catastrophe de même ampleur sur la région parisienne aurait aujourd'hui un coût de 30 milliards d'euros, selon l'OCDE.

- La crue brève mais intense de 1924 -

Pluies abondantes et temps froid font monter rapidement la Seine. Le 6 janvier 1924, le fleuve atteint une cote maximum de 7,32 mètres à Paris-Austerlitz.

Photos et journaux de l'époque témoignent d'un nouvel envahissement de la capitale par l'eau: le zouave du pont de l'Alma a de l'eau jusqu'au coude, une ligne de chemin de fer est "transformée en canal", la gare des Invalides et le Champs de Mars sont inondés.

Cette montée des eaux est rapide mais brève: dès le 19 janvier, la Seine retrouve un niveau proche de la normale.

- La crue contrôlée de janvier 1955 -

Neige, redoux brutal suivi de pluies abondantes provoquent un débordement des cours d'eaux en Ile-de-France en janvier 1955. La crue atteint son pic le 23 janvier avec 7,12 mètres au pont d'Austerlitz.

Malgré des hauteurs importantes, les rues de Paris ne sont pratiquement pas envahies par la Seine grâce à d'importants travaux réalisés dans la première moitié du 20e siècle: réaménagement de ponts, travaux sur les voies navigables et surtout constructions de bassins-réservoirs pour retenir de grandes quantités d'eau en cas de crue.

- La crue de janvier 1982 -

Après un automne et un début d'hiver très humides, une période de pluies intenses début janvier 1982 fait déborder les affluents de la Seine, le Loing et l'Yonne. Conséquence: la Seine atteint son maximum le 14 janvier avec 6,18 mètres à Austerlitz.

Là encore les barrages-réservoirs de la Marne et de la Seine remplissent leur rôle protecteur pour la capitale, retenant 660 millions de mètres cubes d'eau. Les inondations occasionnent toutefois des coupures de courant pour des dizaines de milliers de foyers en Ile-de-France et Normandie.

- La crue du printemps 2016 -

Après des semaines de pluies au printemps 2016, la Seine atteint la cote de 6,10 mètres à Paris dans la nuit du 3 au 4 juin. Les stations de métro Saint-Michel et Cluny-Sorbonne sont fermées. Trois lignes de train du réseau francilien sont fermées ainsi que le RER C entre Austerlitz et Javel.

Les musées du Louvre et d'Orsay ferment pour évacuer des œuvres stockées dans leurs réserves. Le Grand Palais et deux sites de la Bibliothèque nationale de France (BnF) sont également fermés au public. 15.000 foyers sont privés d'électricité en Ile-de-France.

Le bilan humain est de quatre morts et 24 blessés. Le coût des indemnisations est évalué entre 900 millions et 1,4 milliard d'euros.

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