Les suicides dans la police ne sont pas "une fatalité", selon Castaner

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Par AFP - Paris
Publié le 12 avril 2019 - 14:52
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Christophe Castaner a estimé vendredi que les suicides dans la police n'étaient pas une "fatalité" en promettant de mettre "les bouchées doubles" pour lutter contre ce fléau persistant dans l'institution: depuis le début de l'année, 24 policiers se sont donné la mort.

"La police et la gendarmerie ne sont pas malades du suicide", a-t-il déclaré lors d'une visite à l'hôpital des gardiens de la paix à Paris.

Le ministre de l'Intérieur n'a pas annoncé un nouveau programme de lutte et de prévention des suicides mais a promis une accélération dans la mise en oeuvre du plan lancé en 2018 par son prédécesseur, Gérard Collomb, après une année 2017 déjà marquée par une recrudescence des suicides au sein des forces de l'ordre.

M. Castaner a annoncé la création d'une "cellule alerte prévention suicide" pour la police nationale pilotée par Noémie Angel, membre de l'Inspection générale de l’administration (IGA). Cette cellule aura pour mission de porter le plan d'actions et sera également chargée de faire des propositions au ministre.

Un numéro de téléphone dédié, disponible 24h/24, permettra de signaler les risques et de mettre les personnes en souffrance en relation avec des psychologues.

M. Castaner a redit l'importance de la hiérarchie dans la prévention du suicide en estimant qu'elle devait être "une vigie attentive et bienveillante" en écho aux récriminations récurrentes des syndicats et collectifs de policiers souvent critiques sur son rôle.

Selon le ministre, le suivi psychologique, médical et social "dans la durée" doit être amélioré, par exemple en ce qui concerne les agents revenant de maladie ou d'arrêt de travail. Ce chantier a déjà été lancé au sein de la Police nationale.

"Nous partageons le diagnostic et le discours du ministre est empreint de sincérité", a commenté auprès de l'AFP, Jean-Marc Bailleul, secrétaire général du syndicat des cadres de la sécurité intérieure (SCSI-CFDT).

"Mais il a manqué un volet sur l'accompagnement social des policiers", a-t-il ajouté. "Il faut aussi changer de braquet sur le managérial, renforcer la cohésion au sein et entre les différents corps (gardiens de la paix, officiers, commissaires)", a-t-il ajouté en plaidant également pour que le mal-être chez des agents ne soit plus vécu comme un "tabou" au sein de l'institution.

Le syndicat très impliqué sur cette thématique propose en outre de "travailler sur l'ADN des fonctionnaires qui se sont suicidés". "Concrètement il s'agit de remonter tout ce que les collègues ont pu emmagasiner de traumatisant lors de leur parcours au sein de la police et pas simplement juste avant le passage à l'acte", explique M. Bailleul. "Cela doit nous permettre de mieux comprendre et détecter les risques et signaux faibles", a fait valoir M. Bailleul.

Vingt-quatre policiers et deux gendarmes se sont donné la mort depuis janvier.

En 2018, 35 policiers et 33 gendarmes se sont suicidés, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur.

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