L'IGPN avance pour la première fois un chiffre des tués et blessés lors d'interventions policières
L'inspection générale de la police nationale (IGPN) a pour la première fois avancé mardi un chiffre de personnes tuées ou blessées lors d'interventions policières, recensant à ce stade 14 tués et une centaine de blessés avec plus de huit jours d'incapacité de travail depuis juillet 2017.
Ce chiffre s'appuie sur une collecte de données encore parcellaire puisque de juillet 2017 à janvier 2018, il a été réalisé avec les seules données de l'IGPN et celles de deux directions départementales de sécurité publique (Gironde et Yvelines). La collecte de données s'est ensuite généralisée à partir de janvier.
"Ce recensement n'est pas le recensement des bavures policières", a prévenu la cheffe de l'IGPN, Marie-France Monéger-Guyomarc'h lors d'une conférence de presse consacrée au bilan 2017 de "la police des polices".
"Cela ne préjuge pas de l'illégitimité de ces blessures et de ces morts", a souligné Mme Monéger-Guyomarc'h. "Mais dans une démocratie, il n'est pas anormal que l'on puisse savoir combien de tués sont recensés en intervention de police."
Sur les 14 décès constatés depuis le 1er juillet 2017, quatre concernent des personnes s'étant suicidées ou mortes en ayant pris la fuite lors d'une intervention de police. D'autres cas concernent des personnes abattues alors qu'elles venaient de commettre une action terroriste.
S'agissant des blessés, l'IGPN a recensé une centaine de blessés dont l'incapacité temporaire de travail (ITT) dépasse les huit jours. Les deux-tiers d'entre eux se sont vus délivrer des ITT comprises en 10 et 29 jours, a détaillé la patronne de l'IGPN.
Le rapport annuel d'activité 2017 de l'IGPN présente par ailleurs une grande stabilité tant concernant le nombre de saisines judiciaires (1.885 soit -3% par rapport à 2016) ou des sanctions disciplinaires qu'au niveau de la plateforme de signalement à destination des particuliers (3.361 signalements dont 2.897 relevant bien de l'IGPN, soit une hausse de 3%).
Le rapport de l'IGPN met en revanche en lumière une plus grande utilisation de certaines armes par les policiers.
Si l'utilisation de la grenade à main de désencerclement souvent utilisée lors des manifestations contre la loi travail en 2016 a connu une baisse de 8%, l'usage des pistolets à impulsion électrique a enregistré une hausse de 20%, celui du lanceur de balles de défense de 46% et celui du pistolet automatique de 54% avec 394 utilisations.
Selon Mme Monéger-Guyomarc'h, l'augmentation de l'usage de l'arme ne doit pas être perçue comme une conséquence de l'assouplissement des règles encadrant la légitime défense. Elle trouve son origine dans l'augmentation "préoccupante" du nombre de conducteurs refusant les contrôles.
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