Louis Schweitzer se met au service du bien-être animal

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Par Isabel MALSANG - Paris (AFP)
Publié le 05 décembre 2018 - 13:33
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L'ancien patron de Renault, Louis Schweitzer, le 9 novembre 2018
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© Lionel BONAVENTURE / AFP/Archives
L'ancien patron de Renault, Louis Schweitzer, le 9 novembre 2018
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L'ancien patron de Renault, Louis Schweitzer, s'engage en faveur du bien-être animal et juge qu'un consommateur mieux informé sur le sujet favorisera la montée en gamme de l'agriculture française, dans un entretien avec l'AFP.

"Ma conviction, c'est que l'avenir de l'agriculture française, ce n'est pas le plus bas coût, c'est le meilleur rapport qualité-prix en tirant vers le haut la qualité", estime l'ancien industriel, qui dirige depuis 2012 La Fondation Droit Animal (LFDA).

Avec deux autres ONG (Compassion In World Farming France et l'Œuvre d'Assistance aux Bêtes d'Abattoirs), la LFDA et le groupe de distribution Casino lancent mercredi le premier étiquetage sur le bien-être animal.

Cet étiquetage, mis en place dès le 10 décembre, s'appuie sur 230 critères prenant en compte toutes les étapes pour assurer une bonne vie au poulet avant d'arriver sur les linéaires: naissance, élevage, transport, abattage.

"Tout ce qui incite le consommateur à chercher la qualité sert les intérêts de l'agriculture française dans la compétition mondiale", plaide M. Schweitzer.

Concrètement, une étiquette de couleur vert-foncé jusqu'à gris, associée aux quatre lettres (A, B, C, et D), apparaîtra sur les poulets d'une gamme du distributeur.

Elle indique "si les conditions de bien-être du poulet ont été excellentes, bonnes, assez bonnes, ou simplement respectueuses de la législation en vigueur", explique M. Schweitzer.

Ce processus va "conduire les éleveurs" en amont de la chaîne de production "à améliorer leurs pratiques". Cet étiquetage encourage le retour au "poulet de ferme d'autrefois, en liberté": "tout le contraire des élevages où l'on voit des poulets écrasés (...) qui ont une vie d'enfer", résume M. Schweitzer.

- Oeufs étiquetés depuis 30 ans -

La LFDA, la CIWF et l'OABA ont repris le modèle de l'étiquetage des oeufs imposé il y a trente ans par la Fondation Droit Animal, pour distinguer les modes d'élevage des poules pondeuses (3: en cage, 2: au sol ou en volière, 1: plein air, 0: bio).

"C'est devenu un critère de choix important" pour les consommateurs, souligne M. Schweitzer. Puis cet étiquetage est devenu une norme "acceptée par tous", y compris les éleveurs.

"L'ambition est de rééditer l'expérience, d'abord pour les poulets, puis pour d'autres animaux d'élevage", ajoute-t-il.

Si l'expérience confirme que les consommateurs sont prêts à payer plus pour avoir "des produits animaux respectueux du bien-être animal", l'étiquette "pourra être retenue par d'autres distributeurs", selon lui. Les Français consomment 800 millions de poulets de chair chaque année.

- Le modèle d'Albert Schweitzer -

Pour expliquer son engagement en faveur des animaux, l'ancien patron de Renault et de la Haute autorité de lutte contre les discriminations (Halde), âgé de 76 ans, revient aux sources de l'enfance.

"Quand on s'engage à la tête d'une fondation comme la LFDA, c'est sur la base de convictions et c'est une conviction que j'ai depuis tout enfant". Il invoque aussi le souvenir fort de son grand-oncle, Prix Nobel de la Paix, Albert Schweitzer: "C'était le frère de mon grand-père. Il défendait le respect de la vie, et il était un défenseur farouche des animaux et du bien-être animal".

Pour autant, "il ne s'agit pas de faire disparaitre l'élevage", selon lui. "Je ne pense pas que la majorité des gens va arrêter de manger de la viande dans un avenir visible", estime-t-il.

"La très grande majorité des gens vont continuer d'être omnivore", comme "depuis 3,5 millions d'années". "Mais, je pense que les gens auront de plus en plus envie de faire coïncider leurs actions et leurs convictions morales ou éthiques".

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