Macron de retour à Amiens auprès des salariés de Whirlpool

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Par AFP
Publié le 03 octobre 2017 - 08:48
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Emmanuel Macron (c), candidat à la présidentielle, s'adresse aux salariés de Whirlpool, le 26 avril
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Emmanuel Macron (c), candidat à la présidentielle, s'adresse aux salariés de Whirlpool, le 26 avril 2017 à Amiens
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Accusé de favoriser les plus riches, Emmanuel Macron a réinvesti mardi à Amiens le terrain social en vantant ses mesures en faveur des classes moyennes mais aussi sa réforme du droit du travail et son objectif d'une convergence sociale en Europe.

"Pendant des années, on a bien taxé dans notre pays les gens qui réussissaient et puis on a bien rigidifié les choses sur le marché du travail. On a fait quoi ? Des bons plans sociaux avec beaucoup d'intérimaires à côté", a lancé le chef de l'Etat.

"Moi, je ne veux pas de ça pour mon pays et en particulier pour ma région", a dit ce natif d'Amiens, plaidant pour un pays où on permet aux entrepreneurs "de réussir", où on "les aide justement à développer leurs entreprises".

C'est dans un climat apaisé que le président de la République a passé trois heures avec les salariés de Whirlpool, accompagné de quatre ministres et d'élus locaux. Parmi eux, le député LFI François Ruffin venu l'interpeller sur la question des intérimaires, oubliés du projet de reprise.

Il y a cinq mois, dans l'entre-deux-tours de la présidentielle, le candidat Macron, qui avait eu droit à un accueil houleux, avait promis de revenir s'il était élu.

Menacé de fermeture, Whirlpool a trouvé depuis un repreneur, une reprise soutenue par une aide de l'Etat et un gros chèque de Whirlpool. La société WN du Picard Nicolas Decayeux compte créer dans les trois ans 277 emplois sur ce site qui employait 300 CDI, 250 intérimaires en quasi-temps plein et une centaine de personnes chez son sous-traitant pour les plastiques Prima.

- 'Dumping social' -

"Whirlpool a fait le choix de délocaliser dans un pays à bas coût, je le désapprouve. La réponse ne peut pas être d'interdire les délocalisations, cela freinerait l'activité à terme. Mais c'est le combat que je mène pour une convergence sociale et fiscale en Europe", a expliqué le chef de l'Etat.

"Je suis pour conditionner les fonds structurels européens à cette convergence, pour ne pas donner des fonds à des pays qui s’en servent pour alimenter leur modèles de dumping social et fiscal", a-t-il ajouté, visant sans la citer la Pologne.

Sous la menace d'une mobilisation persistante contre la loi travail, en proie aux critiques sur la réforme de l'ISF, accusées de favoriser les riches, exhorté par son allié François Bayrou à porter "l'ambition sociale" du pays, Emmanuel Macron a défendu avec vigueur sa politique.

Il a égréné les mesures en faveur des moins favorisés: "augmentation massive dans ce budget de la prime d'activité"; baisse des cotisations salariales "qui donnera du pouvoir d'achat à tous les travailleurs"; "suppression en trois années de la taxe d'habitation...", dont profiteront "les classes moyennes".

Le président a ensuite inauguré le nouveau site du groupe Amazon à Boves, près d'Amiens, son plus gros site en France, qui devrait employer 500 salariés en 3 ans. Sous des vivas de centaines de salariés, il a symboliquement coupé le cordon rouge avant de visiter l'immense entrepôt.

Ronan Bollé, directeur des opérations France, en a profité pour annoncer l'ouverture d'un 6e site français à Brétigny-sur-Orge (Essonne) pour l'automne 2018, qui emploiera 1.000 personnes dans les 3 ans. Amazon emploiera 5.500 CDI en France fin 2017.

Le président de la région Hauts de France Xavier Bertand s'est lui inquiété d'un manque de stratégie industrielle nationale. "Est-ce qu'on veut encore des ouvriers en France ? Dans les Hauts-de-France, la réponse est claire, c'est oui. J'aimerais être sûr de la réponse au niveau national", a-t-il lancé en marge d'une réunion sur le canal Seine-Nord.

M. Macron "ne veut pas protéger l'industrie française car il n'a pas l'esprit national", a réagi sur LCI Marine Le Pen. "Il ne conçoit pas ce que c'est que la patriotisme économique, l'Etat-stratège, lui c'est la loi du plus fort, on vit tant mieux, on meurt tant pis".

Toujours sur le terrain social, le président est attendu mercredi à Egletons (Corrèze) sur le nouveau campus de l'Ecole d'application aux métiers des travaux publics pour parler formation et apprentissage. La CGT de l'équipementier creusois GM&S, en liquidation, a appelé à une mobilisation locale à cette occasion.

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