Malgré les annonces de Macron, la mobilisation des "gilets jaunes" risque de se poursuivre

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Par AFP - Paris
Publié le 11 décembre 2018 - 07:43
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Le président Emmanuel Macron s'adresse à la nation, le 9 décembre 2018, depuis le palais de l'Elysée à Paris
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© LUDOVIC MARIN / POOL/AFP
Le président Emmanuel Macron s'adresse à la nation, le 9 décembre 2018, depuis le palais de l'Elysée à Paris
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a révolte des "gilets jaunes" va peut-être refluer mais ne va pas s'arrêter après le discours d'Emmanuel Macron qui a annoncé une série de mesures sociales saluées par une partie des protestataires mais dénoncées par d'autres, estimait mardi la presse.

Pour Libération, "le Président parie sur un reflux du soutien de l’opinion aux gilets jaunes". Le reflux est "possible", estime Laurent Joffrin. "Mais le mouvement, selon toutes probabilités, ne s’arrêtera pas du jour au lendemain", parie le journal qui fait dire en "une" à M. Macron: "je vous ai un peu compris".

"Les annonces exprimées hier soir, avec en bonus ce nouveau mea culpa pour des propos qui +ont pu blesser+, ne vont pas ramener le calme du jour au lendemain, ni faire disparaître aussi vite qu’il est apparu le jaune fluo au bord des routes", ose de son côté Hervé Favre dans La Voix du Nord.

Dans L'Alsace, Laurent Bodin note que "les mesures annoncées par le président vont au-delà de ce que pouvaient espérer les gilets jaunes au début du mouvement". Mais "cela leur suffira-t-il ?". "Rien n’est moins sûr tant leurs revendications sont diverses et évolutives".

Pour calmer la colère, "Macron desserre les cordons de la bourse", titre Le Figaro en "une". C'est même "joyeux Noël avant l'heure", ironise l'éditorialiste Alexis Brezet. Cela "convaincra-t-il les révoltés de ranger leur gilet jaune dans la boîte à gants?" Alexis Brezet refuse d'esquisser un "pronostic" même s'il "souhaite" que cela s'arrête.

- "Prix fort" -

La liste de Noël "coûtera aux contribuables plus de dix milliards" et Macron a, peu ou prou, coché toutes les cases que lui réclamaient les gilets jaunes", observe Sébastien Lacroix de L'Union et l'Ardennais. Alors "qui l'emportera de l'insatisfaction des gilets jaunes ou du ras-le-bol des autres?" Lui aussi refuse de parier en raison de "la détestation que suscite désormais ce président qui croyait avoir raison sur tout".

"Si les objectifs successifs énoncés lundi soir par Emmanuel Macron sont mis en œuvre avec loyauté et surtout persévérance, la spirale négative de ces dernières semaines pourra s’interrompre. Si tel n’est pas le cas, la désespérance et la défiance ne feront que croître", analyse Guillaume Goubert dans La Croix.

Entre le pouvoir et les citoyens "la rupture s'est beaucoup installée pour espérer une réconciliation sur l'oreiller budgétaire", tranche Olivier Biscaye dans Midi Libre. Alors, "Macron est condamné à composer avec cette colère désormais visible. Il l’apaise cette fois en payant le prix fort. Il ne le pourra pas toutes les fois", selon lui.

Emmanuel Macron "a fait un certain nombre de concessions, c'est indéniable", note Pascal Coquis dans les Dernières Nouvelles d'Alsace. "Mais seront-elles suffisantes pour apaiser la colère qui se manifeste dans les barrages filtrants ou dans les ronds-points ? Les premières réactions à chaud des gilets jaunes ont fait apparaître plus que du scepticisme, de la défiance à l'égard du chef de l'Etat", selon lui.

Pour Les Echos, "Macron n’a pas lésiné sur les moyens d’éteindre l’incendie". Mais "cette paix a un gout amer: la violence a payé", regrette Jean-François Pécresse.

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