Mélenchon dénonce une "guerre" contre lui, sa conseillère à nouveau entendue

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Par Baptiste PACE - Paris (AFP)
Publié le 23 octobre 2018 - 00:48
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Jean-Luc Mélenchon a dénoncé lundi une "guerre" menée contre lui par "une partie" de la justice, de la police et des médias, alors que sa conseillère en commnunication Sophia Chikirou était de nouveau entendue dans l'enquête sur les comptes de sa campagne présidentielle.

Mme Chikirou "n'a rien à se reprocher, donc rien à cacher", a affirmé à l'AFP son avocat, Me David Marais, au sujet de cette audition libre entamée vendredi matin dans les locaux de la police anticorruption (Oclciff).

La dirigeante de la société de conseil Mediascop est soupçonnée d'avoir surfacturé ses prestations auprès du candidat Mélenchon, dont elle était la directrice de communication lors de la campagne de 2017, et avec lequel Mediapart affirme qu'elle entretient une relation intime -ce qu'a démenti Jean-Luc Mélenchon sur les réseaux sociaux.

Cette enquête préliminaire du parquet de Paris avait été ouverte notamment après avoir reçu en mars un signalement de "surfacturations" relevées par la Commission des comptes de campagne (CNCCFP).

La CNCCFP, qui a validé fin 2017 les comptes des onze candidats malgré certaines dépenses retranchées (434.939 euros sur 10,7 millions déclarés concernant M. Mélenchon), avait justifié ce signalement par des "interrogations", notamment sur les dépenses facturées par Mediascop et par l'association l'Ere du peuple.

Jean-Luc Mélenchon a été entendu jeudi par les policiers dans cette affaire, ainsi que dans une deuxième enquête sur des emplois présumés fictifs d'assistants au Parlement européen, après s'être opposé avec virulence aux perquisitions menées mardi chez lui et au siège parisien de LFI dans le cadre de ces deux procédures.

Le leader de la France Insoumise multiplie depuis les déclarations mettant en cause une opération politique contre lui et sa formation, et accusant la justice et des médias de collusion avec le pouvoir. M. Mélenchon a ainsi assuré lundi, dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, que la France insoumise n'était en guerre "ni contre les médias, ni contre la justice, ni contre la police", mais qu'"une partie" de ces trois corporations étaient "en guerre" contre LFI dans le sillage du gouvernement.

"Tout cela n'est pas digne", a-t-il accusé. "C'est de l'indignité voulue pour salir, pour faire craquer, pour abaisser les gens, les humilier autant qu'on peut parce que enfin, toute la caste hurle de joie."

- "Nous n'avons jamais surfacturé" -

"J'en ai assez de tous ces soupçons qui pèsent sur l'indépendance de la justice", a réagi lundi sur BFMTV la Garde des Sceaux Nicole Belloubet, qui dit avoir été "évidemment avisée de cette perquisition lorsqu'elle avait commencé", mais "en aucun cas" avant qu'elle ait eu lieu.

Après une enquête de franceinfo sur les soupçons de surfacturation, le leader de la France insoumise s'en est pris aux journalistes de la radio, les traitant d'"abrutis", "menteurs et tricheurs", ce qui a amené le groupe Radio France à annoncer samedi le dépôt d'une plainte.

Une vingtaine de sociétés de journalistes (SDJ), dont celle de l'Agence France-Presse, ont apporté lundi leur "soutien sans réserve" aux journalistes de Radio France, Médiapart et France 3, pris pour cible par Jean-Luc Mélenchon.

"Nous condamnons de la manière la plus ferme les propos outranciers, injurieux et menaçants de Jean-Luc Mélenchon envers la presse. Ces attaques systématiques et sans fondement ne déshonorent que leur auteur", déplorent les organisations dans un communiqué.

La France insoumise a fait part de son intention de déposer plainte contre X pour violation du secret de l'enquête, a appris l'AFP lundi soir. Une plainte contre Mediapart pour le volet vie privée n'est pas prévue à ce stade.

L'avocat de Sophia Chikirou a de son côté indiqué que sa cliente avait porté plainte, sans préciser contre qui mais en constatant, dans une allusion aux articles de franceinfo et Mediapart, que "certains +journalistes+ (ont) déjà eu accès à la procédure, en violation du secret de l'enquête".

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