Meurtre d'Alexia Daval : l'étau se resserre autour du mari
Il nie avoir tué son épouse Alexia, retrouvée morte en octobre dans un bois de Haute-Saône, mais son avocate s'attend à une mise en examen: l'étau se resserre autour de Jonathann Daval, toujours en garde à vue mardi.
"Je m'attends à une mise en examen", a déclaré à la presse Me Ornella Spatafora, à l'issue d'une nouvelle audition de M. Daval ayant duré quatre heures.
Son autre conseil, Me Randall Schwerdorffer, avait considéré dans la matinée que "Jonathann n'est pas soupçonné par hasard".
L'informaticien de 34 ans reste sur sa position de départ et "nie toute implication dans le décès de son épouse", morte asphyxiée et dont le corps partiellement brûlé avait été retrouvé le 30 octobre, dissimulé sous des branchages dans le bois d'Esmoulins (Haute-Saône).
C'est Jonathann Daval qui avait alerté les gendarmes le 28 octobre de la disparition de la jeune femme, partie courir selon lui, mais aucun témoin ne l'a vue ce jour-là. D'après les résultats de l'autopsie, cette employée de banque de 29 ans a été victime de violences, de coups, et asphyxiée.
"Il maintient qu'il a passé la nuit chez lui. A-t-il réellement, ou pas, passé la nuit chez lui? En l'état, je suis incapable de vous infirmer ou de vous confirmer la version de Jonathann, les enquêteurs ayant des éléments sérieux pour établir le fait que le véhicule professionnel de Jonathann a bougé" pendant la nuit, a expliqué Me Schwerdorffer.
Pour lui, "l'étau se resserre violemment" autour de son client, qui est la première personne placée en garde à vue dans cette affaire.
Sa garde à vue, débutée lundi matin, doit prendre officiellement fin mercredi matin.
La procureure de la République de Besançon, Edwige Roux-Morizot, tiendra une conférence de presse mardi à 20H00 au tribunal de grande instance de Besançon.
- Draps et traces de pneus -
La nuit précédant la disparition de la jeune femme, un voisin a affirmé avoir entendu une voiture sortir du domicile du couple, et le dispositif de traçage dont était équipé l'utilitaire professionnel de Jonathann Daval l'atteste, a indiqué une source proche du dossier à l'AFP.
Des traces de pneus correspondant à la voiture auraient également été retrouvées près du corps de la jeune femme, a précisé l'avocat du suspect.
D'après une source proche de l'enquête, les enquêteurs ont également trouvé un tissu recouvrant le corps d'Alexia. Selon l'hebdomadaire Le Point, il pourrait s'agir de draps appartenant au couple.
"Eu égard à ces éléments objectifs", "une présentation devant un juge d'instruction est quasi certaine", a estimé Me Spatafora.
Jonathann Daval a été interpellé lundi à 09H00 à son domicile de Gray-la-ville (Haute-Saône) et une perquisition a été menée dans le pavillon du couple, ensuite mis sous scellés.
Lors de sa première audition, en tant que simple témoin, Jonathann Daval avait évoqué une dispute avec sa compagne la veille de sa disparition. L'altercation expliquait, selon lui, les marques de griffures, voire de morsures visibles au niveau de ses bras et de ses mains.
Les enquêteurs de la Section de recherches de Besançon explorent l'hypothèse d'une "dispute conjugale qui aurait mal tourné". "Le couple, qui avait des difficultés à avoir un enfant, connaissait de vives tensions", ont indiqué à l'AFP plusieurs sources concordantes.
Les enquêteurs ont entendu plus de 200 personnes depuis la découverte du corps d'Alexia Daval et écarté de nombreuses pistes, dont celles d'un délinquant sexuel ou d'un éventuel amant de la victime.
Les parents d'Alexia, qui ont toujours montré leur soutien à leur gendre, ont été entendus comme témoins mardi matin, a-t-on appris de source proche du dossier. Leur avocat, Jean-Marc Florand, a décrit sur BFMTV M. Daval comme "un garçon très calme, un peu effacé, (...) mais jamais les adjectifs de colérique, impulsif, violent n'apparaissent dans ce dossier". "C'est un garçon extrêmement calme et constant", a-t-il dit.
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