Migrants : "insultée" par Yann Moix, la Croix-Rouge va porter plainte contre lui
La Croix-Rouge a annoncé jeudi le dépôt d'une plainte pour diffamation contre l'écrivain Yann Moix, qui l'accuse de tout faire pour que les jeunes migrants de Calais "ne soient pas considérés comme mineurs", des affirmations qu'elle juge "entièrement fausses", "insultantes" et "odieuses".
"La Croix-Rouge française va déposer aujourd'hui à Paris une plainte en diffamation à l’encontre de Monsieur Moix", a annoncé à l'AFP le directeur général de la Croix-Rouge française, Jean-Christophe Combe, confirmant une information d'Europe 1.
"Le plus grave (...) c'est l'évaluation de minorités par des institutionnels, la Croix-Rouge notamment, qui essayent de toute faire pour qu'un jeune ne soit pas considéré comme mineur, car s'il est mineur on est obligé de l'aider et de l'héberger", avait déclaré M. Moix la veille, également sur Europe 1.
"Ces affirmations sont entièrement fausses", "odieuses" et "insultantes pour notre organisation et les milliers de bénévoles et salariés qui au quotidien accompagnent les personnes vulnérables sur le territoire", a réagi M. Combe. "Car c'est la nature même de notre association de protéger et accompagner ces personnes".
Quant aux tests osseux pratiqués sur les migrants pour évaluer leur âge exact, critiqués par M. Moix, "on ne les a jamais pratiqués" et "les avis qu'on rend sur l'évaluation de la minorité des jeunes sont faits sur la base d'un entretien réglementé", a souligné M. Combe.
M. Moix a critiqué la Croix-Rouge au lendemain de la sortie de "Dehors", longue lettre ouverte à Emmanuel Macron pour l'inciter à revoir sa politique à l'égard des migrants, publiée mercredi, et à quelques jours de la diffusion de "Re-Calais", un film sur le même sujet programmé samedi sur Arte.
"C'est de l'indécence et de la provocation" d'"instrumentaliser" la cause des migrants "dans le cadre d'une opération d'autopromotion", a regretté M. Combe.
"La Croix-Rouge peut me faire tous les procès qu'elle souhaite, ça ne me dérange absolument pas", a ensuite réagi M. Moix sur BFMTV et RMC, ajoutant: "J'irai au tribunal tout à fait serein, et je défendrai jusqu'au bout l'iniquité qui consiste à savoir si quelqu'un a 17 ans trois quarts ou dix-huit ans".
Le sort des migrants mineurs, dont certains arrivent en France seuls et totalement isolés et démunis, est au cœur des discussions sur le projet de loi "asile-immigration" en discussion au parlement.
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