Millas : "Constatations matérielles plutôt dans le sens d'une barrière fermée"

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Par AFP
Publié le 19 décembre 2017 - 18:16
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Sur le site de la collision entre un car scolaire et un train régional, le 15 décembre 2017 à Millas
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© RAYMOND ROIG / AFP/Archives
L'enquête s'oriente vers la thèse d'une barrière fermée.
© RAYMOND ROIG / AFP/Archives

La conductrice du car scolaire entré en collision avec un train régional à Millas (Pyrénées-Orientales) a "de nouveau" été placée en garde à vue pour s'expliquer sur l'accident, les "constatations matérielles" allant "plutôt dans le sens d'une barrière (du passage à niveau) fermée", a indiqué mardi le procureur de Marseille.

Elle avait déjà été entendue brièvement au lendemain de l'accident mais "nous attendons de recueillir à nouveau des précisions sur les circonstances exactes qui ont conduit à ce dramatique accident", a ajouté Xavier Tarabeux.

Même si la "cause exacte" de la collision qui a fait six morts jeudi parmi les collégiens à bord du car n'est pas encore "déterminée", "on relève sur le bas du bus, à hauteur pratiquement de la barrière, des traces", a ajouté le magistrat.

"Il faut bien évidemment qu'on analyse si ces traces proviennent de la barrière" car "on peut imaginer bien sûr que la barrière est en elle même très dégradée avec la violence du choc", a précisé M. Tarabeux, lors d'un point de presse à Perpignan après avoir rencontré les familles des victimes.

Ces "traces figurent en dessous du phare sur l'avant droit" du véhicule, a-t-il précisé. "Nous avons constaté cela, pour autant nous n'avons pas pu entendre la conductrice sur ce point pour savoir si c'est des traces qui procèdent d'un autre accrochage ou autre", a-t-il poursuivi.

Le procureur en charge des investigations s'est voulu prudent: "Aujourd'hui, on ne peut pas tirer de conclusions, on ne peut que constater un certain nombre d'éléments matériels".

"Pour autant, il faut que ces indices puissent êtres confortés dans le cadre d'expertises puis confrontés aux témoignages. En principe, le mécanisme (du passage à niveau) fonctionne de manière couplée" mais il faut "s'assurer qu'il n'y ait pas un quelconque problème de fonctionnement".

Une information judiciaire devrait être ouverte pour "homicides et blessures involontaires", selon lui.

La conductrice du car, une quadragénaire mère de famille, a toujours assuré que les barrières étaient "levées" lors de sa traversée des voies à Millas le 14 décembre à 16H03.

Elle avait à bord 23 enfants du collège Christian Bourquin de Millas, située à une quinzaine de kilomètres à l'ouest de Perpignan.

- 'Reconstitution' -

Sous la violence du choc, l'autocar avait été littéralement coupé en deux, une "véritable scène de guerre" selon les autorités. Il s'agit d'un des accidents les plus graves impliquant un transport d'enfants depuis le drame de Beaune (Côte-d'Or) en 1982 (53 morts dont 44 enfants).

En revanche, le conducteur du train a affirmé que les barrières étaient fermées. La SNCF a déclaré de son côté que le passage à niveau n°25 "fonctionnait normalement" au moment de l'accident.

Le bilan s'est alourdi à six collégiens tués, après la mort lundi d'un blessé grave. Le pronostic vital est toujours engagé pour cinq enfants.

Une reconstitution a eu lieu mardi matin sur les lieux du drame pour déterminer le champ de vision de la conductrice. Un autocar de l'entreprise Faur, identique à celui impliqué dans l'accident, a emprunté à plusieurs reprises le chemin parcouru par la conductrice, en traversant la voie ferrée.

Plusieurs enquêteurs avaient pris place dans le car, avec notamment une caméra pour reconstituer le champ de vision de la conductrice, elle-même blessée, au moment de l'accident. Un drone a réalisé également des prises de vue.

"La reconstitution était destinée à vérifier qu'il n'y avait pas d'obstacle visuel pour la conductrice", selon le procureur.

"Les premières constations ne démontrent pas de difficultés précises, sauf peut-être qu'une fois qu'on a fait la manœuvre, on est assez proche du passage à niveau puisqu'il y a 23 mètres qui séparent l'intersection du passage à niveau", a dit M. Tarabeux.

L'examen des disques enregistreurs a montré que le bus circulait à 12 km/h. La vitesse du TER était de 75 km/h sur un tronçon où la vitesse maximale autorisée était de 100 km/h, selon le procureur.

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