Mondial : partout en France, les supporters bouillants avant la finale
De la fan zone pleine à craquer près de la tour Eiffel aux dunes de la côte atlantique, les supporters en bleu-blanc-rouge étaient bouillants dimanche avant le coup d'envoi à 17H00 de la finale de la Coupe du monde entre la France et la Croatie, à Moscou.
. La fan zone de Paris submergée
Il ne fallait pas tarder pour prendre place dans la fan zone du Champ de Mars, comme Marc, 32 ans, venu avec sa femme et son fils de 4 ans dès la matinée. "On avait envie de vivre ça. Ce sont des moments rares, il faut en profiter".
Près de trois heures avant le coup d'envoi, la préfecture de police a annoncé que c'était complet, avec 90.000 personnes maximum. "La jauge est atteinte. Nous ne pouvons plus accepter de nouvelles personnes sur la fan zone pour des raisons de sécurité", a-t-elle écrit sur Twitter.
Rien qu'à Paris, 4.000 policiers et gendarmes sont mobilisés.
. Le Sud sous un soleil écrasant
À Aubagne (Bouches-du-Rhône), cité provençale en bordure d'autoroute à l'écart des touristes et des plages, les rues étaient écrasées par le soleil. "Moi, c'est même pas pour le foot, c'est l'esprit patriotique avant tout" s'exclame Anthony, au volant de sa voiture noire. "Je ne suis pas le ballon, mais j'ai acheté le drapeau juste pour aujourd'hui", poursuit ce boulanger. "Oui, on va gagner, c'est sur à 85%", renchérit sa compagne, sur le siège passager.
La berline noire recouverte de drapeaux français, du coffre à l'antenne en passant par les jantes, d'Hedi Chaboute, taxi de 49 ans, détonne dans la ville de Marcel Pagnol. "Ça fait quinze jours que je roule avec les drapeaux. Aujourd'hui on me fait des appels de phares, des coups de klaxons, des signes de la main!" Il n'a pas les moyens de prendre une pause pendant le match, mais écoutera le son de sa tablette et jettera de temps à autre un oeil dessus, à l'arrêt. Sur le siège passager de son taxi, il a déjà posé un mégaphone dans lequel il pourra crier sa joie, par la portière, à l'issue de la rencontre.
Au camping des Flots bleus du Pyla-sur-Mer (Gironde) près d'Arcachon, écrasé par la chaleur dans la matinée, un écran géant sur la terrasse du bar, un autre à l'intérieur, pour environ 400 personnes attendues, dans cet endroit "ultrafamilial", comme le décrit son gérant, mais aussi ultracélèbre, grâce aux films "Camping" de Fabien Onteniente, en grande partie tournés ici.
Les vacanciers en maillot bleu ont préféré se terrer sous leurs tentes et dans les mobil-homes. Sauf Jauffrey François, 46 ans venu de Beuvrages (Nord), qui a supervisé la mise en place au bar, le réglage de la sono, d'une bâche pour éviter le contrejour, avouant "bouillir depuis tôt ce matin" en prévision de la finale. Fidèle aux Flots bleus depuis 2015, il y avait vécu la finale de l'Euro 2016 et l'avait promis alors: "On reviendra plus fort en 2018 pour gagner". Il est revenu. Et se dit convaincu d'une victoire "2-0, buts de Mbappé et Griezmann".
. Au Nord, vélo et ballon mêlés
À Mons-en-Pévèle (Nord), les voitures ont klaxonné pour le passage de la caravane du Tour de France, dont l'étape de dimanche relie Arras à Roubaix. Parmi les nombreux spectateurs habillés aux couleurs des Bleus le long de la départementale, Nicolas Slodecki,x 45 ans, et sa famille, avec perruques et maquillage: "C'est double fête! D'abord le Tour de France, et ensuite le match, et la Coupe. Et un, et deux, et trois zéro!" se met-il à chanter, rejoint par ses proches et un spectateur anglais à côté qui hasarde un "Allez les Bleus!"
Une fois les coureurs passés, il ira regarder la finale chez un voisin, qui a improvisé la "fan zone" du village de 2.200 habitants, avec les petits saucissons qu'il aura attrapés pendant le passage de la caravane.
. Duel indécis aux champs
À Fouesnant (Finistère), les éleveurs Jean-René et Dominique Caradec ont peint leurs deux vaches Prim'Holstein: l'une aux couleurs de la France, appellée Ikea, et une "Croate", Genissone, maquillée à l'aide d'un pochoir. "On soutient l'équipe de France à notre façon. On habite dans une ferme dans une impasse. Plutôt que de mettre un drapeau à notre fenêtre on a préféré maquiller nos vaches", explique l'épouse, qui va suivre le match à la radio dans la salle de traite car "17h c'est l'heure de la traite", même si elle espère bien voir la deuxième mi-temps.
"Notre Ikea a du tempérament, c'est une meneuse. Mais depuis qu'on a maquillé Genissone on pense que le match va être difficile car Genissone a révélé aussi son caractère. Notre pronostic est très serré", commente-t-elle.
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