Parcoursup : un "oui" pour la moitié des candidats, stress pour ceux "en attente"
Plus de la moitié des 810.000 jeunes inscrits sur la nouvelle plateforme d'accès à l'enseignement supérieur Parcoursup avaient reçu mercredi au moins une réponse positive à leurs vœux, mais l'autre moitié restait en attente d'une proposition, avec pas mal de stress à la clé.
Mercredi, 436.000 lycéens de Terminale ou étudiants en réorientation avaient reçu au moins un "oui" à leurs souhaits inscrits sur Parcoursup. Cette nouvelle plateforme a succédé cette année à APB, critiquée en raison du tirage au sort qui départageait les candidats quand les postulants étaient plus nombreux que les places offertes.
Quelque 350.000 candidats sont en revanche sur liste d'attente et doivent attendre que des places se libèrent. "Toute la matinée, on n'a parlé que de ça (en classe), et globalement, le ressenti est négatif" car "la plupart" sont en liste d'attente ou ont été refusés, raconte Jean-Marie, 19 ans, en Terminale scientifique à Lyon. Il reste cependant optimiste car "les réponses vont tomber au fil de l'eau".
"De nombreux jeunes ont découvert le stress d’une liste d’attente interminable et l’incertitude de trouver une inscription qui correspond à son choix d’orientation pour la rentrée", dénoncent dans un communiqué les syndicats lycéen UNL et étudiant Unef, et la fédération de parents d'élèves (FCPE), tous opposés à la réforme.
Plus nuancé, le SNPDEN, premier syndicat des chefs d'établissement, estime que "malgré les propos catastrophiques de certains, il n'y a pas eu d'échec de Parcoursup". Mais le grand nombre de réponses "en attente" peut être "générateur d'inquiétudes chez les élèves", souligne l'organisation.
Quelque 29.000 postulants, qui n'avaient choisi que des filières sélectives (prépas, BTS, DUT, double-licences...), n'ont, eux, reçu que des "non". Ils pourront saisir une commission du rectorat pour trouver une place au plus près de leurs souhaits. Pour ces filières sélectives, les réponses possibles sont "oui", "non" ou "en attente", comme les années précédentes.
Les modalités d'accès aux filières non sélectives (licences générales) en revanche ont été modifiées: les réponses sont "oui", "en attente" ou "oui si", si l'université considère que le candidat ne possède pas les connaissances et compétences requises. Il est accepté à condition qu'il s'engage à suivre un parcours d'accompagnement.
- Parcoursup réactualisé chaque matin -
Dans les filières les plus demandées, le "en attente" pourra se traduire in fine par un refus.
Il n'y aura personne sur le carreau, a toutefois assuré la ministre de l'Enseignement supérieur Frédérique Vidal, en visite dans un lycée parisien. "C’est un engagement. Nous avons mis des places là où nous avons anticipé les plus gros besoins. Nous serons encore capables d’en rajouter mais il faut laisser le système se dérouler".
A la veille des épreuves écrites du bac, qui démarrent le 18 juin, "on sera largement à plus de deux-tiers des lycéens avec une proposition", a-t-elle ajouté.
La plateforme Parcoursup est réactualisée chaque matin pour prendre en compte les évolutions des listes d'attente.
Certains candidats ont ainsi d'ores et déjà accepté une proposition et renoncé aux autres, ce qui a remis automatiquement des places dans le système. Les jeunes ont une semaine pour prendre une décision (choisir entre deux "oui", maintenir ou renoncer à une place "en attente").
Sarah, en Terminale L au lycée Fénelon de Lille, a reçu deux réponses positives et deux "en attente". Elle a tout de suite accepté une place en licence de philosophie et "libéré trois places".
Le ministère s'attend à 350.000 propositions supplémentaires lors des dix prochains jours.
Parcoursup rassemble les vœux de quelque 810.000 jeunes et regroupe 80% des formations post-bac proposées en France.
Cette année, pour la première fois, tous les dossiers ont fait l'objet d'un classement par les universités, y compris pour les filières non-sélectives. Une mesure dénoncée comme une "sélection" à l'entrée à la fac et qui a nourri un mouvement de grogne dans plusieurs universités, dont certaines ont été bloquées plusieurs semaines.
Premiers concernés, les lycéens ont jusqu'à présent été les grands absents de cette mobilisation.
fmp-ito-burs/jt/shu
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