Pollution : circulation différenciée dès mercredi à Paris et à Lyon

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Par Pascale MOLLARD-CHENEBENOIT - Paris (AFP)
Publié le 25 juin 2019 - 17:27
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Face à la montée du taux d'ozone en région parisienne, le gouvernement a décidé que la circulation différenciée serait mise en place de façon "beaucoup plus rapide" qu'auparavant et que davantage de v
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Face à la montée du taux d'ozone en région parisienne, le gouvernement a décidé que la circulation différenciée serait mise en place de façon "beaucoup plus rapide" qu'auparavant e
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Face à l'épisode de pollution à l'ozone en région parisienne, le gouvernement a donné consigne mardi à la préfecture de police de Paris de mettre en place dès mercredi la circulation différenciée dans l'agglomération, affichant sa volonté d'agir "vite" et de façon "efficace" sur ce dossier.

Le président de la métropole de Lyon, David Kimelfed, a obtenu lui aussi la circulation différenciée dans les villes de Lyon et de Villeurbanne à partir de mercredi, "en anticipation à l'épisode de pollution", a indiqué son cabinet.

En raison de la vague de chaleur "très inhabituelle" que connaît actuellement l'Ile-de-France, le préfet de police de Paris Didier Lallement a décidé de mettre en place la circulation différenciée "de manière exceptionnelle et de façon anticipée", a annoncé mardi soir la préfecture de police dans un communiqué. Une décision "en parfaite conformité avec le cadre d'action fixé" par le ministre de la Transition écologique François de Rugy, ajoute le texte.

Seuls les véhicules munis d'une vignette Crit'Air de classe 0, 1 et 2 seront autorisés à circuler à l'intérieur du périmètre délimité par l'A86, soit Paris et la petite couronne. Les autres véhicules, voitures à essence immatriculées avant fin 2005 et diesel immatriculées avant fin 2010 (vignettes Crit'Air 4, 5 mais aussi désormais 3), ne pourront pas circuler.

"La CPME d'Ile-de-France regrette l'absence de concertation préalable", a réagi la branche locale de la confédération des petites et moyennes entreprises avant de rappeler que ses membres, "indispensables à la vie quotidienne des Franciliens, seront une nouvelle fois durement pénalisées alors qu'aucune solution propre alternative n'existe".

Airparif, l'association de surveillance de la qualité de l'air en Ile-de-France, prévoit pour mercredi une concentration en ozone comprise "entre 170 et 200 microgramme par mètre cube" sur une heure, "soit un probable dépassement du seuil d'information-recommandation pour ce polluant, fixé à 180 μg/m³", selon la préfecture. Elle dit s'attendre "à une augmentation des concentrations en ozone" en raison des fortes chaleurs et de l'ensoleillement annoncés pour la fin de semaine.

Mardi matin, à l'occasion d'une visite à Airparif, François de Rugy avait annoncé que la circulation différenciée serait mise en place de façon "beaucoup plus rapide" qu'auparavant et que davantage de véhicules se verraient interdire de circuler dans la métropole les jours de forte pollution.

Outre l'ozone, cette mesure devrait concerner les autres principaux polluants (dioxyde d'azote et particules en suspension dans l'air générées en ville essentiellement par les transports).

Le "nouveau dispositif" annoncé par François de Rugy, qui était en préparation avant la survenue de cette canicule, prévoit que la circulation différenciée sera désormais déclenchée "automatiquement" si le seuil d'information sur un polluant est dépassé pendant deux jours au moins, ou dès que le seuil d'alerte est atteint.

- "Volonté politique" -

Pour l'ozone, le seuil d'alerte est fixé à 240 µg par m3. Par réaction chimique des polluants à la chaleur, les températures élevées entraînent une augmentation du taux d'ozone.

Jusqu'alors, le déclenchement de la circulation différenciée n'était pas obligatoire et laissé à l'appréciation des préfets. Ce que déplorait de façon persistante la maire PS de Paris Anne Hidalgo qui réclamait une plus grande réactivité.

Dès lundi, elle avait demandé que soit mise en place la circulation différenciée à partir de mercredi.

Et elle s'est "félicitée" mardi soir de la décision du préfet de police. "La Ville de Paris apportera son soutien logistique aux agents de la préfecture pour veiller au respect de cette restriction de circulation avec la mobilisation des agents de surveillance de Paris", selon un communiqué.

Pour le préfet de police de Paris, qui accompagnait le ministre à Airparif, "ce qui change complètement l'approche du sujet, c'est la volonté politique exprimée" par le gouvernement. "Car jusqu'à présent, les textes le permettaient."

Lors de sa visite, le ministre avait annoncé aussi que les conditions de circulation des véhicules, en fonction des vignettes Crit'Air, seraient durcies, pour une meilleure "efficacité" lors d'épisodes de pollution. Cette mesure concernera un tiers des véhicules en circulation et permettra de réduire les émissions de polluants d'environ deux tiers, selon lui.

François de Rugy, qui était accompagné de la ministre des Transports Elisabeth Borne, a demandé par ailleurs qu'une telle "automaticité" soit mise en oeuvre dans l'ensemble des grandes agglomérations françaises confrontées au risque de pollution, en lien avec les élus locaux concernés.

Le projet de loi d'orientation des mobilités, adopté par l'Assemblée nationale en première lecture, prévoit de rendre systématique la prise de mesures de restriction de circulation en cas de pic de pollution.

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