Pour le climat, "gilets verts et gilets jaunes" défilent en nombre
Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont pris part samedi à des marches pour le climat en France, dont une partie portant des gilets jaunes, avec des slogans appelant à lutter dans un même élan contre "l'urgence climatique" et l'urgence sociale.
En pleine Conférence de l'ONU sur le climat en Pologne, des dizaines d'associations avaient appelé les citoyens à réclamer davantage d'ambition contre le réchauffement, en France, avec plus de 120 marches annoncées, comme à l'étranger.
Malgré les craintes pour la sécurité dans le contexte des "gilets jaunes", quelque 17.000 personnes selon la police et 25.000 selon les organisateurs, ont répondu à l'appel à Paris, soit un peu plus que lors de la précédente marche en octobre et autant que lors de celle organisée en septembre, peu après la démission de Nicolas Hulot du gouvernement.
Le cortège, dans lequel figuraient des "gilets jaunes", est parti de Nation pour rallier la place de la République dans une ambiance très familiale.
"Gilets jaunes, Gilets verts, on exprime la même colère", a-t-on pu entendre dans cette manifestation qui s'est terminée par des prises de paroles mais sans le concert envisagé, faute d'autorisation pour installer une scène.
Comme dans d'autres villes, le parcours avait été changé pour l'éloigner des "gilets jaunes". Mais les organisateurs ont refusé de reporter la marche, comme le préconisaient le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, mais aussi Nicolas Hulot ou le WWF.
"Il était impensable d'annuler cette marche. Il était important de parler des problèmes de fin du monde et du mois, c'est la même chose", a lancé aux manifestants Elodie Nace, porte-parole d'Alternatiba, une des ONG organisatrices de cette manifestation à laquelle ont pris part des responsables politiques comme Yannick Jadot (EELV) ou Pascal Cherki (Générations).
"L'explosion du climat comme l'explosion des inégalités sociales sont les deux symptômes d'un même modèle de développement qui abîme l'environnement comme il abîme les femmes et les hommes", a déclaré à l'AFP Yannick Jadot, tête de liste d'EELV aux prochaines européennes.
- Mélenchon à Bordeaux -
A Lyon, 7.000 personnes selon la préfecture et "au moins 10.000" selon les organisateurs ont défilé, dont des dizaines de "gilets jaunes". "Qu’on arrête d’opposer les catégories sociales!", a dit à l'AFP Pierrick Hartmann, un Lyonnais "gilet jaune" de 49 ans.
A Marseille, 10.0000 personnes ont manifesté pour le climat selon la police, soit cinq fois plus que les "gilets jaunes" le matin. Derrière plusieurs pancartes jaunes et vertes, les participants ont réclamé "une transition écologique et solidaire".
Sophie Moulet, loueuse de vélos électriques à Forcalquier (Alpes-de-Haute-Provence), était venue avec un gilet jaune siglé France Insoumise, et un bonnet vert surmonté d'une abeille en peluche : "Je suis (tout) ça à la fois !".
A Bordeaux, des centaines de manifestants ont entamé une marche dont le parcours avait, là aussi, été dévié pour cause de "gilets jaunes".
Autour d'un grand globe sur lequel était inscrit "unis pour le climat", certains étaient pourtant venus pour les deux causes, comme Stéphanie Faverau, 24 ans, de Talence: "Je suis là pour défendre la nature et les droits de l'humain. (…) Il faudrait un peu plus d'égalité sur la répartition de l'argent."
Jean-Luc Mélenchon, présent à Bordeaux pour la Convention de la France Insoumise, a rejoint les manifestants pour le climat.
"On soutient les deux démarches (climat et "gilets jaunes", ndlr). (...) on ne peut avoir de justice climatique sans justice sociale, c'est une évidence aujourd'hui", a indiqué Loïc Prud'homme, l'un des cinq députés "insoumis" l'accompagnant.
A Montpellier, 3.500 personnes ont été recensées, selon la police, qui a également dénombré 2.200 personnes à Rennes.
Parmi les autres marches, environ 600 personnes ont défilé à Reims, selon une estimation de l'AFP, et 300 à Antibes, selon les organisateurs.
Des manifestations françaises qui faisaient écho à d'autres dans le monde, dont une à Katowice où se tient la COP24 jusqu'à la fin de semaine prochaine.
C'est le jour choisi par le président américain Donald Trump pour critiquer une nouvelle fois l'accord de Paris sur le climat, estimant que le mouvement des "gilets jaunes" en France était la preuve que cet accord "ne marche pas" et affirmant, sans preuves, que des manifestants scandaient "Nous voulons Trump".
burs-fpo/sd
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