Prisons : quasi-retour à la normale, seuls 7 établissements touchés

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Par AFP - Paris
Publié le 29 janvier 2018 - 12:21
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Les prisons ont connu un quasi-retour à la normale lundi avec seulement sept établissements touchés par le mouvement des surveillants, selon la Direction de l'administration pénitentiaire (DAP).

Après "une pause voulue et organisée" du mouvement pendant le week-end, les syndicats FO et CGT, qui ont rejeté le projet d'accord proposé par la ministre de la Justice Nicole Belloubet, avaient promis une relance du mouvement lundi, mais l'essoufflement se confirme.

Samedi et dimanche, une vingtaine d'établissements ont été touchés alors qu'ils étaient encore 62 sur 188 vendredi dans cette vaste mobilisation, la plus importante en un quart de siècle, lancée le 11 janvier après l'agression d'un surveillant par un détenu jihadiste à Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais).

Lundi matin, aucun blocage ni piquet de grève n'était signalé mais seulement des établissements "en service dégradé" - où les tâches quotidiennes comme l'accompagnement des détenus en promenade ou au parloir sont partiellement assurées - comme à Metz, Bordeaux et Vannes, selon la DAP, avec des retards à la prise de service ou des non-prises de postes.

"Le mouvement n'est pas très suivi aujourd'hui car les directions ont menacé ceux qui étaient devant les prisons ce matin de mettre à exécution des sanctions disciplinaires", a expliqué Samuel Gauthier, délégué de la CGT-Pénitentiaire.

Le syndicat majoritaire des gardiens de prison, l'Ufap-Unsa (près de 40%), avait annoncé vendredi qu'il signerait un projet d'accord avec le gouvernement. La garde de Sceaux a averti dimanche soir que ses propositions de sortie de crise étaient "définitives", appelant les personnels à reprendre le travail.

Le secrétaire général de l'Ufap-Unsa, Jean-François Forget, qui a signé lundi à la mi-journée ce protocole d'accord, a indiqué à l'AFP avoir obtenu "la levée de la majorité des sanctions infligées de mercredi dernier à samedi".

"Il y a eu environ 1.500 sanctions, essentiellement des suspensions de cinq à dix jours avec ou sans sursis. Nous avons obtenu la levée de ces sanctions mais nous demandons aussi la levée des retenues de salaire" qui les accompagnent, a-t-il expliqué.

Les surveillants n'ont statutairement pas le droit de grève et les premières mises à pied et retenues de salaire ont commencé à tomber la semaine dernière. Les arrêts maladie, déposés en masse en fin de semaine dernière, ont été considérés comme des "arrêts concertés" de travail et seront sanctionnés, comme les refus de prise de service, avait prévenu Nicole Belloubet.

Le projet gouvernemental prévoit des mesures pour améliorer la gestion des détenus radicalisés, renforcer la sécurité des agents, la création de 1.100 emplois supplémentaires et une enveloppe de plus de 30 millions d'euros pour les indemnités, soit une augmentation de 1.150 euros par agent par an.

"Nous demandons maintenant l'application rapide de ces mesures", a prévenu M. Forget, insistant sur "la nécessité d'avoir dès la fin de l'année 450 places (isolées du reste de la détention, ndlr) pour les profils les plus dangereux".

Interrogés par l'AFP, la CGT et FO, qui réclament toujours une amélioration statutaire - le passage de la catégorie C à B de la fonction publique -, ont déclaré qu'ils allaient lancer des concertations pour réfléchir à d'autres modalités d'action dans les prochains jours, mentionnant de possibles blocages des tribunaux et des préfectures.

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