Professeurs collèges/lycées : grève en demi-teinte à Paris et en régions
Le mouvement de grève dans les collèges et lycées, à l'appel de plusieurs syndicats d'enseignants, était suivi jeudi par 8% des professeurs selon le ministère de l'Education, une participation estimée à un tiers par le Snes, premier syndicat du secondaire.
Plusieurs syndicats des enseignants du secondaire, dont le Snes-Fsu, Sud-Solidaires, la CGT-Educ'Action, le Snuep-FSU (pour l'enseignement professionnel), ont appelé à ce mouvement pour réclamer le retrait de la réforme du lycée, général et professionnel, du nouveau bac et de Parcoursup, ainsi que l'arrêt des suppressions de postes et une augmentation des salaires.
Le Snes évalue à près d'un tiers le taux de participation à cette grève, selon des remontées de 1.500 établissements, a indiqué à l'AFP Frédérique Rolet, sa secrétaire générale.
Les manifestants étaient 300 à Nice et entre 300 et 400 à Limoges, où une pancarte interpellait l'épouse du président, ancienne professeure de français: "Brigitte, soutiens-nous, reviens prendre 10 classes". Un demi-millier de personnes ont défilé dans le calme à Rennes, 200 à Bordeaux, 200 à Marseille, 350 à Montpellier.
Ils étaient 500 dans les rues de Toulouse selon la préfecture, un millier selon les organisateurs, et certains portaient un gilet jaune.
Dimitri Comte, professeur au lycée professionnel de Mazamet (Tarn) tempête contre la baisse annoncée des heures de matières générales pour les élèves des filières pro: "On va enlever à nos élèves des cours de maths, des heures de français, alors que c'est de ça dont ils ont le plus besoin. Cette réforme veut en faire des exécutants et pas des citoyens".
A Lille, plusieurs centaines de personnes ont manifesté derrière une banderole réclamant "une école de la réussite pour tous" et disant "stop au tri social". En bleu de travail, les élèves du lycée professionnel Savary, venus d'Arras, portaient des pancartes "pas touche à nos profs". "Pour ce gouvernement, les futurs ouvriers ne doivent avoir aucune connaissance littéraire, culturelle, historique, on supprime des heures d'enseignement général", déplore un élève, Julien.
A Paris, 1.500 personnes, selon la police, ont défilé du Luxembourg vers la rue de Grenelle, adresse du ministère de l'Education, en chantant "Jean-Michel Blanquer, ministre autoritaire, ministre réactionnaire". "Peur des réformes, pas de nos élèves", clamait une banderole.
La réforme du lycée doit entrer en vigueur à la rentrée prochaine pour les élèves de classe de Première. Elle supprime les filières (Littéraire, Economique et Social et Scientifique), remplacées par un choix de spécialités. Dans deux ans, un nouveau bac sera mis en place, avec des épreuves écrites de fin d'année réduites, un grand oral et des évaluations tout au long de l'année.
Pour les syndicats opposés à ce projet, le nouveau bac va prendre la forme d'"un diplôme local", qui pénalisera les jeunes scolarisés dans les quartiers défavorisés.
Les organisations représentatives protestent également contre les 2.650 suppressions de postes en collège et lycée, alors que les effectifs d'élèves augmentent à la rentrée prochaine. Le ministre de l'Education déclare vouloir donner la priorité au primaire et assure que les suppressions de postes seront compensées par une hausse des heures supplémentaires effectuées par les enseignants.
Participent également à cette journée de mobilisation l'Unef, un des deux syndicats étudiants les plus importants, et l'UNL, un syndicat lycéen. Aux revendications des syndicats du secondaire s'ajoute leur appel à abandonner la hausse des frais d'inscription en université pour les étudiants extra-communautaires, qui doit être mise en place à la rentrée prochaine.
fmp-burs/ito/sva/cbo
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